Déplacés soudanais menacés de mort par la faim au Darfour Sud
Le porte-parole du Comité général des camps de déplacés et réfugiés dans la région du Darfour au Soudan, Adam Rajal, a déclaré à Al Jazeera que les déplacés du camp « Kalma » sont menacés de mourir de faim en raison de la pénurie de nourriture.
Rajal a souligné que la situation dans le camp, situé dans la ville de Nyala, capitale de l’État du Sud-Darfour, est « désastreuse et catastrophique », soulignant la nécessité d’une intervention rapide des organisations humanitaires régionales et internationales pour prévenir l’aggravation de la catastrophe.
Il a expliqué que la guerre entre l’armée soudanaise et les forces de soutien rapide a entraîné l’arrêt des rations alimentaires fournies par le Programme alimentaire mondial, ainsi que la suspension des emplois marginaux qui fournissaient aux déplacés un revenu modeste pour subvenir à leurs besoins vitaux.
Cette mise en garde intervient après que le Programme alimentaire mondial ait signalé vendredi avoir reçu des rapports de personnes mourant de faim au Soudan, confirmant qu’il était actuellement incapable de fournir une assistance alimentaire régulière, sauf à une personne sur dix confrontée à des niveaux d’urgence de famine.
Le Programme alimentaire mondial a appelé les parties en guerre au Soudan à garantir l’accès sans entraves à l’aide alimentaire humanitaire dans les zones affectées par le conflit, où les civils déplacés souffrent de faim, de siège et d’isolement, empêchant toute aide vitale de parvenir.
Près de 18 millions de personnes au Soudan souffrent de famine aiguë, et plus de 5 millions font face à des niveaux d’urgence de famine dans les zones les plus touchées par le conflit.
Le camp de « Kalma » fait partie des plus grands camps de déplacés, dont le nombre a augmenté depuis le déclenchement de la guerre en avril 2023, et est situé dans la ville de Nyala, désormais sous le contrôle des forces de soutien rapide depuis la fin du mois d’octobre dernier.
Dialogue et confrontation
Dans un autre contexte, Ibrahim Jabr, membre du Conseil de souveraineté soudanais, a déclaré lors d’une allocution au camp militaire de Sarkab au nord d’Om Dermand, hier vendredi, que « l’heure de la victoire approche » et que la libération est imminente.
Jabr a affirmé que toute entité tentant de contourner le peuple soudanais pour élaborer des plans à sa place ou pour déterminer son avenir est une utopie, déclarant que cela n’arrivera jamais, selon ses dires.
De son côté, la Coordination des forces démocratiques civiles « Taqadum » a annoncé dans un communiqué hier soir que le président du Sud-Soudan, Salva Kiir Mayardit, a informé une délégation de la coordination à Juba que son gouvernement présenterait une proposition aux forces civiles soudanaises pour résoudre la crise par le biais d’un dialogue menant à la réalisation de la paix et de la stabilité, en plus de poursuivre ses efforts avec les directions des forces armées soudanaises, des forces de soutien rapide, de la communauté internationale et régionale pour accélérer la cessation des hostilités.
Il convient de noter qu’une délégation de la Coordination des forces démocratiques civiles « Taqadum », dirigée par Abdullah Hamdouk, visite Juba simultanément à la visite d’une délégation des Forces pour la liberté et le changement du groupe du bloc démocratique.