Démission du premier député allemand d’origine africaine pour racisme
Le premier député d’origine africaine au Parlement allemand, Karamba Diaby, a annoncé qu’il ne se présenterait pas aux élections fédérales de l’année prochaine, après avoir révélé des messages haineux, y compris des insultes racistes et des menaces de mort reçues, ainsi que son personnel.
Diaby, entré au Parlement allemand (le Bundestag) en 2013, à un moment salué par les défenseurs de l’égalité comme historique, a déclaré qu’il souhaitait passer plus de temps avec sa famille et laisser la place à des politiciens plus jeunes.
La démission de Diaby intervient après des semaines de révélations sur les insultes racistes et les menaces de mort, bien qu’il ait affirmé que ces incidents n’étaient pas la principale raison de sa décision, malgré son engagement antérieur à ne pas céder aux menaces. Néanmoins, de nombreux observateurs estiment que ces événements ont joué un rôle dans sa prise de décision, comme l’a rapporté The Guardian.
L’hostilité croissante en Allemagne
Auparavant, Diaby avait déclaré lors d’interviews que l’hostilité croissante dans le Parlement et la société allemands était imputable à l’arrivée du parti d’extrême droite « Alternative pour l’Allemagne » au Bundestag en 2017.
Le député a signalé une intensification du discours agressif de la part des membres de l’Alternative pour l’Allemagne depuis 2017, caractérisé par des termes humiliants et offensants, créant un climat propice à la violence et à l’agressivité dans la rue.
Diaby, membre du Parti social-démocrate, est entré au Bundestag en 2013 en même temps que Charles M. Huber, alors membre du parti démocrate-chrétien, tous deux devenant ainsi les premiers députés d’origine africaine du parlement allemand.
Montée des discriminations
Né au Sénégal et titulaire d’un doctorat en chimie, Diaby est arrivé en Allemagne de l’Est en 1985. Au fil des ans, il a été confronté à une augmentation des attaques racistes, son bureau dans sa circonscription de Halle, Saxe, ayant été délibérément incendié. De plus, des tirs ont été dirigés vers ses fenêtres.
Diaby a rapporté que certains membres de son personnel avaient été victimes de tentatives d’extorsion pour les dissuader de travailler pour lui et avaient subi des menaces.
Malgré ces difficultés, Diaby a assuré dans une lettre à ses collègues du parti, la semaine passée, qu’il resterait actif au sein du Parti social-démocrate, notamment dans les 15 mois précédant les élections, soulignant les défis à relever. Il a ajouté qu’il aspirait à consacrer plus de temps à sa famille et à ses amis.