La question du soutien de certains secteurs de la population arabe au sionisme, et plus précisément le phénomène récemment qualifié de "sionisme arabe", suscite des interrogations et des débats vifs au sein du monde arabe. Ce développement culturel et politique complexe semble remettre en question des décennies de résistance et de soutien solidaire au peuple palestinien.
Le soutien arabe controversé au sionisme
Il est paradoxal qu'individus professant leur foi islamique et suivant ses prescriptions puissent ouvertement supporter l'État d'Israël tout en justifiant ses actions contre les Palestiniens. Lors de conflits impliquant Tel Aviv, il est devenu monnaie courante de voir certains acteurs issus du monde arabe s'en prendre à la résistance palestinienne tout en occultant le problème de l'occupation, qui perdure depuis plus de sept décennies. Ainsi, malgré un bilan tragique de la récente offensive sur Gaza, avec plus de 16 000 victimes et des destructions massives, ce courant "pro-sioniste" persiste à adopter une posture insensible aux souffrances palestiniennes.
La "Sionisation" des élites arabes
Le terme "sionisme arabe" émerge pour décrire ce groupe hétérogène qui inclut des politiciens, des médias, des intellectuels et des activistes. Cette tendance a commencé à se cristalliser autour d'événements aussi divers que les rencontres entre des religieux israéliens et des figures de l'Islam telles que le Cheikh d'Al-Azhar, ou des conférences encourageant la normalisation des relations avec Israël. Cette dynamique culturelle et médiatique vise à promouvoir l'idée que la coexistence avec Israël, même sans un accord de paix tangible garantissant les droits des Palestiniens, est souhaitable et possible.
Trois phases de la montée du sionisme arabe
L'évolution du courant pro-sioniste arabe s'est faite en trois grandes étapes. Elle a débuté avec le "Caire de Copenhague" en 1997, où eurent lieu des rencontres symboliques sous l'égide européenne. Par la suite, la montée au pouvoir du Hamas en 2006 et le rejet de la résistance palestinienne ont marqué une deuxième étape. Plus récemment, la phase de "la malignité verbale" se caractérise par une critique ouverte de la résistance et un soutien affirmé à l'Israël en tant qu'allié légitime, reflétant une normalisation croissante des relations dans certains cercles arabes. Cette nouvelle forme de sionisme arabe, loin d'être un phénomène éphémère, gagne en influence et en visibilité, et représente une dynamique alarmante contre les intérêts du peuple palestinien.
Ce courant de pensée, renforcé par le soutien de certains gouvernements et médias, entraîne une redéfinition des perceptions du conflit israélo-palestinien dans la société arabe et mondiale. La vigilance s'avère nécessaire pour comprendre la portée de ce phénomène et pour réaffirmer la nécessité d'une résistance légitime contre l'occupation.