Demandes d’asile de l’UE atteignent un pic depuis 2015
Les données publiées par l’Agence de l’Union européenne pour l’Asile ont révélé une augmentation des demandes d’asile au sein du bloc de 18 %, atteignant 1,14 million en 2023. Ce chiffre constitue le niveau le plus élevé depuis la crise migratoire qui a secoué le continent européen entre 2015 et 2016.
Ces chiffres devraient susciter des débats sur la question de l’immigration et des tendances politiques d’extrême droite, notamment en amont d’une série d’élections locales et nationales à travers le continent, ainsi que des élections au Parlement européen qui auront lieu en juin prochain.
Les Syriens et les Afghans sont les principaux groupes ayant déposé des demandes d’asile. De manière inédite, les Turcs constituent le troisième plus grand groupe de demandeurs, avec une augmentation de 82 % par rapport à l’année précédente.
L’Agence a souligné que le nombre de Palestiniens ayant déposé des demandes d’asile a atteint des niveaux sans précédent, avec 11 600 demandes enregistrées après l’agression israélienne sur la bande de Gaza le 7 octobre dernier.
Le processus d’enregistrement de leur nombre est rendu difficile en raison du refus de la plupart des États membres de l’Union européenne de reconnaître la Palestine en tant qu’État.
Une fois de plus, l’Allemagne reste la principale destination des demandeurs d’asile au sein de l’Union européenne, accueillant près d’un tiers des demandes, tandis que Chypre a recueilli le plus grand nombre de demandes en proportion, soit une pour 78 personnes.
Alors que les demandes d’asile de l’année 2023 approchent légèrement des niveaux de 2016, elles s’ajoutent aux 4,4 millions d’Ukrainiens ayant cherché refuge dans l’Union européenne suite à la guerre de la Russie contre l’Ukraine sans avoir besoin de déposer une demande officielle.
Ces données interviennent un mois après que l’Agence européenne de garde-frontières, Frontex, a enregistré la plus forte augmentation de la traversée illégale des frontières depuis 2016.
Il est à noter que l’Union européenne a renforcé ses frontières extérieures et les lois sur l’asile depuis la crise de 2015-2016, et a conclu des accords au Moyen-Orient et en Afrique du Nord pour contenir les réfugiés sur place.