Débats sur l’État palestinien et les nouvelles équations
Depuis la signature des accords d’Oslo entre l’occupation israélienne et l’Organisation de libération de la Palestine en 1993, l’Autorité palestinienne existe en tant qu’administration temporaire pour l’autonomie. Malgré le soutien général à la solution à deux États pour le conflit palestinien, de nombreux pays occidentaux tels que les États-Unis, le Canada et plusieurs États de l’Union européenne ont refusé de reconnaître un État palestinien. Ils soutiennent que l’établissement de l’État ne peut se réaliser qu’à travers des négociations entre le gouvernement d’occupation et l’Autorité palestinienne, laissant ainsi l’État d’occupation mener une politique qui annihile toute perspective pour la création de cet État.
Les 138 autres pays ayant reconnu la Palestine aux Nations unies n’ont pas fait grand-chose pour contribuer à l’existence d’un État palestinien indépendant, même dans le cadre d’une solution à deux États soutenue internationalement. La bataille de « l’Ouragan Al-Aqsa » a remis la question de l’État palestinien et des droits du peuple palestinien sur le devant de la scène internationale. Elle invite toutes les parties à réexaminer les politiques qui ont souvent bafoué les droits du peuple palestinien.
Récemment, un rapport du site américain Axios à la fin de janvier 2024 a révélé que le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a donné des instructions aux responsables du département d’État américain pour examiner des options de reconnaissance américaine ou internationale de l’État palestinien, ainsi que des recommandations sur la forme que pourrait prendre un « État palestinien démilitarisé ». Cette annonce s’inscrit dans une perspective où il pourrait y avoir un changement de mentalité au sein de l’administration Biden concernant une éventuelle reconnaissance d’un État palestinien.
Ces déclarations soulèvent des questions sur les raisons sous-jacentes à ce possible changement de cap dans la politique américaine et britannique concernant l’État palestinien. Cela met en lumière les enjeux liés à ce discours en ce moment particulier.
Il semblerait que les États-Unis, après plus de 30 ans de politique soutenant que les négociations entre le gouvernement israélien et l’Autorité aboutiraient à la création d’un État palestinien, commencent à considérer sérieusement la possibilité de reconnaître un tel État, en ligne avec leurs propres intérêts. Au-delà des motivations américaines, il est clair que l’événement de « l’Ouragan Al-Aqsa » et les actions de la résistance palestinienne ont changé la donne, forçant une réévaluation des politiques existantes.
L’avenir incertain se profile donc pour la question de l’État palestinien, avec des enjeux complexes qui nécessiteront des réponses à long terme. La bataille d’opinions et de décisions est dorénavant ouverte, avec la possibilité de voir des changements significatifs dans l’arène politique régionale et internationale.