De la marge au leadership : la montée en puissance de la Turquie au sein de l’OTAN
La Turquie occupe une place stratégique unique dans l’échiquier géopolitique de l’OTAN, grâce à sa position géographique sensible située à la croisée des chemins entre l’Europe et l’Asie, et à son rôle central dans les questions de sécurité régionales et mondiales.
En revenant sur son adhésion à l’OTAN, on constate que la volonté de la Turquie de rejoindre les rangs de l’alliance se manifestait par le renforcement de ses relations avec l’Occident, en particulier avec les États-Unis. Cela est devenu par la suite un élément essentiel de la stratégie de dissuasion défensive de la Turquie, notamment face à la menace posée par l’arsenal nucléaire massif de l’Union soviétique pendant la Guerre froide.
Un gage d’amitié
En parallèle avec le déclenchement de la Guerre de Corée en juin 1950, la Turquie a cherché à renforcer son alliance et à accroître ses chances d’adhésion en envoyant 4500 soldats sur la péninsule coréenne. Cependant, sa deuxième demande en août de la même année a également été rejetée.
Finalement, les États-Unis ont fortement poussé à obtenir l’approbation de l’adhésion de la Turquie à l’alliance, en raison de la nécessité cruciale de sécuriser les frontières sud-est de l’OTAN. Ainsi, Ankara a rejoint l’OTAN le 18 février 1952.
Un pilier essentiel
Les relations entre la Turquie et l’OTAN, selon le chercheur politique de « Sita Research Center », Baki Laleoğlu, sont considérées comme un pilier essentiel indispensable.
Il souligne que la Turquie, en possédant la deuxième plus grande armée de l’alliance et en occupant une position stratégique majeure sur la scène mondiale, contribue de manière indispensable à sécuriser les frontières sud-est de l’OTAN.
Défis et Opportunities
Les défis pour l’OTAN concernent les changements dans la stratégie de sécurité mondiale des États-Unis, considérés comme le leader militaire, politique et économique de l’alliance. Le pivot vers l’Asie-Pacifique et le contrepoids face à la Chine nécessitent des pays européens membres de l’OTAN de prendre en charge davantage leur sécurité.
Cependant, la Turquie reste un partenaire indispensable pour l’Europe en raison de ses capacités militaires, de la taille de son armée, de son expérience sur le terrain et de son emplacement géostratégique et géopolitique.