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Cyril Hanouna dépose plainte contre l’Arcom pour harcèlement
Cyril Hanouna continue de susciter l’attention avec ses actions polémiques. Le lundi 2 septembre, l’animateur de l’émission « Touche pas à mon poste ! » (TPMP) a annoncé son intention de déposer une plainte contre l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). Il accuse cette instance de « harcèlement » en raison des sanctions répétées infligées à C8, la chaîne propriété du groupe Canal+, qui diffuse son émission. Le moment fort de cette controverse est la récente décision de ne pas renouveler la fréquence TNT de la chaîne à partir de 2025.
Les sanctions multiples de l’Arcom contre C8
« TPMP », qui se distingue par sa tendance à provoquer et à susciter des débats animés, est sous surveillance constante de l’Arcom. Depuis son lancement, l’émission a accumulé de nombreux dérapages. Au total, les chaînes du groupe de Vincent Bolloré, dont C8 fait partie, ont reçu « au moins quarante-sept mises en garde, mises en demeure et amendes » depuis 2012, avec « onze sanctions » depuis le début de l’année 2024.
Parmi les sanctions notables infligées aux émissions de Cyril Hanouna, on retrouve des propos jugés insultants, y compris ceux dirigés vers la fille mineure de Laeticia et Johnny Hallyday, le député LFI Louis Boyard, et la maire de Paris Anne Hidalgo. C8 a également été sanctionnée pour des accusations de publicité clandestine, de diffusion de fausses informations et de contenu complotiste, entraînant un total de 7,6 millions d’euros d’amendes imposées par l’Arcom.
La plainte pour harcèlement : enjeux juridiques
Cyril Hanouna, se sentant personnellement attaqué par ces sanctions, a constitué un dossier de trente-cinq pages pour étayer sa plainte pour harcèlement. Toutefois, la légalité de cette démarche suscite des interrogations. Selon le code pénal français, le harcèlement moral est défini comme le fait de harceler autrui par des actes répétitifs pouvant affecter ses droits et sa dignité. Hanouna soutient que les sanctions répétées de l’Arcom ont dégradé ses conditions de vie et alimenté une vague de haine sur les réseaux sociaux.
Cependant, les experts juridiques soulignent que la situation est plus complexe. En tant qu’autorité administrative indépendante, l’Arcom n’a pas vocation à cibler des individus, mais agit pour réguler l’ensemble du secteur audiovisuel, notamment la chaîne C8. Les décisions de l’Arcom visent C8 et non le présentateur en tant qu’individu. Il se trouve donc que Hanouna n’est pas le destinataire direct des sanctions.
Les obstacles juridiques à la plainte de Hanouna
Les avocats de l’animateur vont devoir surmonter plusieurs obstacles juridiques. Bien que l’Arcom puisse être poursuivie pénalement, établir la preuve de harcèlement s’avère compliqué. L’Arcom agit en toute légalité en sanctionnant des comportements contraires aux règles déontologiques de l’audiovisuel, et se base sur des éléments objectifs pour justifier ses décisions.
La possibilité d’une plainte classée sans suite est une issue probable si le procureur de la République juge que les preuves sont insuffisantes. Si une telle situation se produit, Hanouna aurait encore la possibilité de déposer une plainte avec constitution de partie civile pour ouvrir une instruction judiciaire. Cependant, sans éléments probants, les poursuites risquent d’échouer.
Une bataille médiatique en perspective
Quelles que soient les décisions judiciaires qui suivront, il est clair que cette plainte s’inscrit dans la stratégie médiatique de Cyril Hanouna. L’animateur reste maître de son image et de son parcours télévisuel. En parallèle, il a récemment repris les rênes de l’émission radiophonique « On marche sur la tête » sur l’antenne d’Europe 1, ajoutant ainsi une nouvelle dimension à sa carrière.
Cette affaire ne manquera pas de renforcer la notoriété de Cyril Hanouna, connu pour sa capacité à générer des polémiques et à entretenir le débat public. Le chemin emprunté par l’animateur pourrait bien façonner le paysage audiovisuel français dans les mois à venir, en prenant en compte les interactions entre les figures médiatiques et les institutions de régulation.