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À Toulouse, la crise de l’immobilier neuf devrait encore s’aggraver en 2025. Michaël Merz, président de l’ObserveR, l’association des promoteurs immobiliers de l’aire urbaine toulousaine, a partagé un constat alarmant lors d’un point trimestriel sur le marché du neuf le 21 novembre dernier. Selon lui, les chiffres de ventes pour la fin d’année seront dérisoires, et les prévisions pour le premier trimestre 2025 sont tout aussi sombres.
Un marché en déclin
Depuis le début de l’année, le nombre de transactions de biens immobiliers neufs a légèrement augmenté, atteignant un peu plus de 2.000 ventes dans l’aire urbaine toulousaine, soit une hausse de 10 % par rapport à 2023. Cependant, cette embellie est insuffisante pour compenser une chute générale des ventes. En comparaison, 3.720 transactions avaient été enregistrées sur les neuf premiers mois de 2022, ce qui représente une baisse de 37 %.
Effet d’aubaine lié à la loi Pinel
Les mises sur le marché subissent également une dégringolade, avec un recul de 25 % par rapport à l’année précédente et de 52 % par rapport à 2022. À Toulouse, bien que les ventes aient augmenté de 36 % par rapport à 2023, cette tendance est attribuée à l’effet d’aubaine dû à la loi Pinel, dont la fin est prévue en décembre 2024. Cela a incité de nombreux investisseurs à profiter des dernières opportunités de défiscalisation, représentant 54 % des ventes des trois premiers trimestres de 2024.
Des promoteurs en difficulté
Cette crise impacte fortement les promoteurs immobiliers, avec 12 % de leurs adhérents ayant cessé de cotiser en 2024, soit en raison de leur disparition soit par manque de moyens. Jean-Baptiste Crampes, trésorier de l’ObserveR, prévoit que ce chiffre pourrait doubler l’année prochaine. Au niveau national, des défaillances d’entreprises sont également à redouter, avec une réduction de 15 % des effectifs chez les promoteurs cette année.
Un soutien institutionnel insuffisant
Malgré une atténuation de la crise grâce à des investisseurs institutionnels tels que la Caisse des dépôts et Action logement, Michaël Merz s’inquiète du manque de mesures de soutien des pouvoirs publics. Il souligne que le gouvernement est conscient de la situation, mais n’a pas mis en place d’initiatives pour aider le secteur. Le pouvoir d’achat immobilier des ménages, déjà affecté par l’inflation et des taux d’intérêt élevés, ne laisse guère d’espoir.
Un marché locatif sous pression
Avec une croissance démographique de 20.000 personnes supplémentaires par an dans l’aire urbaine de Toulouse, l’offre de logements sera probablement insuffisante pour accueillir tous les nouveaux arrivants. Les perspectives pour le marché locatif s’annoncent donc tendues, exacerbées par une réticence des maires à lancer de nouvelles opérations immobilières avant les élections municipales de 2026.