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Crise en Haïti, un coup d’État mené par les gangs est-il imminent?
Le gouvernement haïtien a déclaré un état d’urgence de 72 heures dimanche après que des membres de gangs armés ont pris d’assaut les deux plus grandes prisons de la nation caribéenne, libérant plus de 4 700 détenus. Dans la capitale, Port-au-Prince, des cadavres jonchent les quartiers et des pneus brûlants servent de barricades routières.
Mais où se trouve le Premier ministre Ariel Henry?
Les autorités haïtiennes sont sans nouvelles du Premier ministre Ariel Henry, après son voyage au Kenya la semaine dernière. Le ministre des Finances, Patrick Boivert, en tant que Premier ministre par intérim, a annoncé le couvre-feu.
Comment Haïti en est-elle arrivée là?
Au moins 12 personnes, dont quatre policiers, ont été signalées mortes. Les gangs ont pris pour cible des postes de police, y compris la prison nationale, l’aéroport international Toussaint Louverture, et même le stade national de football. Une deuxième prison à Port-au-Prince, abritant environ 1 400 détenus, a également été envahie.
Quel est le pouvoir des gangs en Haïti?
Les gangs exercent une influence considérable en Haïti, contrôlant récemment environ 60 % de la capitale, un chiffre qui, selon les Nations unies, est passé à 80 %. Environ 200 gangs opèrent en Haïti, dont 23 dominants dans la capitale métropolitaine.
Pourquoi la violence s’est-elle intensifiée?
Les analystes estiment que la violence croissante vise à renverser Henry, coïncidant avec sa visite au Kenya, où il a plaidé en faveur du déploiement d’une force internationale soutenue par l’ONU pour lutter contre les gangs.
Les gangs pourraient-ils renverser le gouvernement?
Les gangs agissent déjà comme des autorités de facto dans certaines parties du pays. Les chefs de gang, notamment Jimmy « Barbecue » Cherizier, cherchent à renverser Henry. Le dernier cycle d’attaques survient également après la promesse de Henry d’organiser des élections générales tant attendues d’ici mi-2025.
Réactions internationales
L’ambassade des États-Unis en Haïti a appelé les citoyens américains dans le pays à partir « dès que possible ». Les Bahamas ont rapatrié la plupart de leur personnel diplomatique, laissant un chargé d’affaires et deux attachés de sécurité. Le Mexique a conseillé à ses ressortissants de limiter les déplacements essentiels et de stocker de l’eau, du carburant et des provisions non périssables.