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Crise des réfugiés soudanais au Liban : Appel à l’évacuation
Le 10 novembre 2024, des demandeurs d’asile soudanais se sont réunis dans un café à Beyrouth, en présence du militant soudanais Abdel Baqi Othman, respecté parmi eux. Ému, il a dénoncé leur situation d’impasse entre la crise dans leur pays, le Soudan, et celle au Liban.
Entre deux guerres
La Commission des réfugiés a rapporté que 400 Soudanais ont demandé l’asile au Liban depuis le début de la guerre au Soudan. Parmi eux, Yahya Othman, 38 ans, craint d’être persécuté en raison de son appartenance ethnique, étant originaire d’une tribu non arabe du Darfour.
Les Forces de soutien rapide ont été accusées de cibler des communautés non arabes, tandis que l’armée a été critiquée pour l’arrestation de civils soupçonnés d’espionnage. Pour Yahya, le Liban offrait une certaine sécurité jusqu’à ce que l’intensification des conflits par Israël ne change la donne, le forçant à fuir avec sa femme, Noukada.
Le club culturel soudanais
Le club culturel soudanais, fondé en 1967 à Beyrouth, est devenu un refuge pour de nombreuses familles soudanaises. Avant l’escalade du conflit, ce lieu était une source de rassemblement pour la communauté, permettant de célébrer des événements culturels et de partager des repas.
Aujourd’hui, après l’invasion israélienne d’octobre, le club abrite plus de 100 réfugiés et travailleurs migrants. Yahya avoue que la situation y est difficile, mais souligne l’importance de la solidarité parmi les réfugiés.
Une faille dans la protection
La plupart des demandeurs d’asile fuient la persécution ou la guerre pour chercher refuge. Cependant, selon les rapports, la Organisation internationale pour les migrations indique qu’environ 11 500 Soudanais vivent au Liban, dont seulement 2 727 sont enregistrés comme réfugiés.
Yahya et d’autres leaders communautaires mettent en lumière l’inefficacité des procédures d’évacuation. Ils appellent à des mesures concrètes pour assurer la sécurité et le déplacement des réfugiés vers des endroits plus sûrs.
Le dernier recours
Si la situation au Liban se dégrade, de nombreux réfugiés risquent de se tourner vers des passeurs, malgré les dangers liés à ces voyages. La majorité des demandeurs d’asile ne disposent pas des fonds nécessaires pour fuir, ceux qui le peuvent se retrouvent souvent à payer des sommes exorbitantes pour rejoindre des destinations telles que la Turquie.
Yahya conclut en exprimant sa préoccupation croissante face à la détérioration des conditions de vie et son souhait de voir les autorités compétentes agir pour protéger ces populations vulnérables.