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Des travailleurs de la protection de l’enfance manifestent à Paris
Le mercredi 25 septembre, des professionnels de la protection de l’enfance se rassemblent à Paris pour alerter sur la situation critique de leur secteur. Cette manifestation, organisée à l’appel d’une soixantaine d’associations réunies au sein du « collectif des 400 000 », vise à dénoncer le délabrement inédit auquel ils font face et à exiger une réaction immédiate du nouveau gouvernement.
Une mobilisation nécessaire
Le départ de la manifestation est prévu à 13 heures depuis l’esplanade des Invalides, le cortège se dirigeant vers le Panthéon. Selon Pierre-Alain Sarthou, directeur général de la Convention nationale des acteurs de la protection de l’enfance (Cnape), « tous les voyants sont au rouge » et la crise actuelle est d’une ampleur sans précédent. Il souligne que plus de 3 000 enfants vivent actuellement dans la rue, tandis que 3 350 attendent toujours une décision de placement. Par ailleurs, environ 8 000 anciens enfants placés se retrouvent aujourd’hui sans domicile fixe.
Un appel à la responsabilité de l’État
« Il faut que l’État réagisse », insiste Pierre-Alain Sarthou, rappelant que bien que des lois existent pour protéger l’enfance, elles ne sont souvent ni respectées ni appliquées. Sur le terrain, les professionnels du secteur constatent des lenteurs dans l’exécution des décisions de justice, parfois longues de plusieurs semaines, voire plusieurs mois, ce qui laisse de nombreux mineurs dans des situations dangereuses au sein de leurs “familles maltraitantes”.
La situation des jeunes majeurs
Les professionnels de la protection de l’enfance attirent aussi l’attention sur le sort des jeunes majeurs qui, en sortant du système de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), se retrouvent souvent sans ressources et sombrent dans des spirales d’exclusion, aboutissant à la vie dans la rue.
Un nombre croissant d’enfants sous protection
Actuellement, près de 377 000 enfants bénéficient d’une mesure de protection au titre de l’ASE. La problématique a été récemment mise en lumière suite à la mort tragique de plusieurs enfants placés, rappelant ainsi l’urgence d’agir dans ce domaine souvent ignoré.
Appel à une nouvelle commission d’enquête
Une commission d’enquête parlementaire, qui avait pour mission d’étudier les manquements des politiques de protection de l’enfance, a été suspendue avec la dissolution de l’Assemblée nationale début juin. Cependant, le groupe socialiste a depuis déposé une proposition pour relancer cette commission afin d’examiner les lacunes existantes.
Récemment, Adeline Hazan, représentante d’Unicef en France, a incité le Premier ministre à faire de la protection de l’enfance une priorité absolue, soulignant que les enfants « ne pouvaient plus attendre » une action décisive.