Volker Türk appelle à un courage politique face aux crises mondiales
Au Palais Wilson, qui surplombe le lac Léman à Genève, se trouve le siège du Haut-Commissariat aux droits humains des Nations Unies. C’est ici que Volker Türk, Haut Commissaire en poste depuis deux ans, exprime ses inquiétudes face à un « repli sur soi » des États membres. À mi-mandat, il insiste sur la nécessité d’outils plus efficaces pour que les actions des Nations Unies soient prises en compte et ne soient plus ignorées, tout en lançant un vibrant appel à la responsabilité des dirigeants internationaux, notamment en ce qui concerne les crises au Moyen-Orient.
Une Assemblée générale de l’ONU sous questionnement
Alors que la 79e Assemblée générale de l’ONU débute ce mardi 24 septembre à New York, son efficacité continue d’être interrogée. Volker Türk souligne que nous sommes à un tournant crucial. Il avertit des dangers d’une « nouvelle normalité » qui pourrait nous conduire vers un avenir dystopique, sans mesures concrètes contre l’escalade militaire et l’indifférence face aux inégalités croissantes entre les nations.
Les conséquences de la pandémie de Covid-19
Cette année revêt une importance particulière avec la tenue du Sommet de l’avenir et la négociation d’un pacte pour la paix et la prospérité. Türk évoque comment la pandémie a mis en lumière les limites des institutions multilatérales. L’inégalité dans l’accès aux vaccins a pesé lourdement sur les pays les plus pauvres, soulignant l’urgence de rendre ces institutions plus puissantes et moins dépendantes des États membres.
Un manque de leadership politique
L’interview aborde la question du leadership politique, que Volker Türk considère en crise, non pas par rapport à la Charte des Nations Unies ou aux droits humains, mais par rapport à la capacité des dirigeants à transcender leurs intérêts nationaux pour agir au bénéfice de la communauté internationale. Il constate que le nationalisme et le repli sur soi persistent, comme en témoignent les récents événements en Europe.
Les conflits internationaux et le besoin de responsabilité
La situation en Israël et à Gaza est citée comme un exemple tragique des dysfonctionnements des institutions, avec des violations des droits humains quotidiennes et l’absence d’un cessez-le-feu. Türk met en garde contre le risque d’une escalade régionale catastrophique, appelant à un besoin urgent de courage politique pour établir une paix durable.
Justice et réconciliation : des pistes à explorer
Face à l’impunité constatée dans plusieurs conflits, y compris ceux en Gaza et au Soudan, il souligne l’importance de la justice transitionnelle et de rendre des comptes pour avancer vers la réconciliation et la guérison. Selon lui, ces éléments sont cruciaux pour créer un processus de paix viable.
Un regard sur le futur
Malgré les défis, Volker Türk reste optimiste sur la capacité des nations à s’engager et à défendre les droits humains. Il conclut sur la nécessité de maintenir des canaux de communication ouverts, même avec les États les plus réticents, et de continuer les efforts pour apporter une aide humanitaire essentielle dans des contextes difficiles.
En cette période troublée, les appels à l’action et à la responsabilité deviennent plus pressants que jamais, car l’avenir des droits humains dépend de notre capacité collective à répondre aux crises mondiales.