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La détention de la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva, accusée de ne pas s'être enregistrée comme "agent étranger" et de collecte d'informations sur l'armée russe, a été prolongée par une cour en Russie jusqu'en février. Editrice pour le service Tatar-Bashkir financé par le gouvernement américain de Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), Kurmasheva risque jusqu'à cinq ans d'emprisonnement si elle est reconnue coupable.
Prolongation du Détention à Kazan
Alsu Kurmasheva, qui détient à la fois les passeports américain et russe, a vu sa détention préventive étendue jusqu'au 5 février par un tribunal de Kazan, comme l'ont rapporté RFE/RL et l'agence de presse Reuters. Cette décision survient dans un contexte de répression croissante contre les membres des médias en Russie depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022. Des groupes de défense de la liberté de la presse et des journalistes indépendants ont dénoncé le ciblage des médias par la Russie, le qualifiant d'intensification.
Appel à l'Action du CPJ
Le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), une ONG indépendante basée à New York qui défend les travailleurs des médias dans le monde, a conjointement avec d'autres groupes de liberté de la presse, adressé un appel au secrétaire d'État américain Antony Blinken pour le pousser à déclarer Kurmasheva comme étant détenue à tort par le gouvernement russe. La lettre exprime l'inquiétude concernant l'absence de visites consulaires régulières pour la journaliste et pointe du doigt la tendance croissante de Moscou à détenir injustement des journalistes.
Implications Légales et Répercussions
Alsu Kurmasheva, basée au siège de RFE/RL à Prague, avait voyagé en Russie pour une urgence familiale le 20 mai. Elle a été temporairement détenue le 2 juin alors qu'elle attendait son vol retour et ses passeports ont été confisqués par les autorités de l'aéroport de Kazan. Les autorités russes ont depuis informé RFE/RL de la nécessité de se déclarer comme agent étranger en 2017, une application de la loi que l'organisation a contestée devant la Cour européenne des droits de l'homme. La Russie utilise des lois sur les "agents étrangers" depuis 2012 pour punir ceux qu'elle perçoit comme des critiques du gouvernement, incluant les groupes de la société civile, les médias, les journalistes indépendants et les activistes.
En contexte de l'actuel paysage médiatique en Russie et de la politique internationale, la situation d'Alsu Kurmasheva rappelle les risques et les défis auxquels les journalistes sont confrontés, surtout lorsqu'ils travaillent dans des environnements où la liberté de presse est sous pression. La résonance de cette affaire met en évidence la nécessité de continuer à suivre de près la situation de la liberté de presse et des droits de l'homme en Russie.