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Coup de semonce à la Cime de Doha : Vers une escalade régionale ?
Lors de la « troisième sommet du Dialogue de coopération asiatique », les participants ont appelé à éviter le déclenchement d’une guerre totale, à instaurer un cessez-le-feu en Palestine et au Liban, et à résoudre les conflits armés par des moyens pacifiques afin de mettre fin à la souffrance humaine.
Le sommet s’est tenu hier, jeudi, dans la capitale qatarie, Doha, dans des circonstances exceptionnelles alors que la région traverse une succession de crises complexes, confrontant ses citoyens à des situations politiques, économiques et sécuritaires particulièrement périlleuses.
Ces conditions non ordinaires ont amené les intervenants du sommet à saisir l’opportunité de cette réunion réunissant des États clés dans les questions du Moyen-Orient pour renforcer le dialogue afin d’affronter les défis ensemble, surtout face à la situation extrêmement préoccupante dans la région.
Appel à contenir l’escalade
Lors de son discours d’ouverture du sommet, le Prince du Qatar, le Sheikh Tamim ben Hamad Al Thani, a déclaré : « Nous croyons en l’importance d’intensifier les efforts pour contenir l’escalade et la tension, préserver le sang versé par le recours à un dialogue rationnel et aux règles du droit international, au Charte des Nations Unies et aux résolutions de la légitimité internationale, tout en respectant la souveraineté des États et leur intégrité territoriale, afin d’assurer à tous les pays et peuples le droit de vivre en sécurité, paix et dignité. »
Il a également souligné que l’Entité sioniste exploite l’incapacité internationale à appliquer ses plans d’occupation pour étendre les colonies en Cisjordanie en vue de l’annexer, ajoutant : « Les dirigeants israéliens estiment que le moment est propice pour appliquer leurs plans au Liban. »
Vers une guerre totale ?
Le diplomate qatarien, ancien ambassadeur au France, Abderrahmane Khalifi, a indiqué que l’insistance d’Entité sioniste sur une approche agression et violence avait mis la région dans un état critique où il est difficile de mettre en œuvre toute initiative politique ou diplomatique. Il a également souligné qu’il est crucial que les criminels ne soient pas exempts de responsabilités pour les atrocités commises.
Khalifi a ajouté que ce sommet du dialogue asiatique intervient à un moment très sensible, notamment après la réponse de missile iranien à Entité sioniste et les menaces de représailles de Tel Aviv. « Si cette situation se poursuit, nous pourrions nous retrouver dans une guerre générale que toute la région paiera », a-t-il averti.
Limiter l’escalade
Ahmed Qassem Hussein, un chercheur politique au « Centre arabe de recherche et d’études politiques », a précisé que ce sommet se tenait alors que les organisations internationales et régionales sont incapables d’établir des mécanismes efficaces pour limiter les escalades.
Il a noté que le Qatar continue, tant sur le plan du discours que de la pratique, de croire en l’importance du dialogue et de l’utilisation de canaux diplomatiques pour atténuer les crises régionales et internationales en se référant au dialogue rationnel et aux règles du droit international, ainsi qu’en respectant la souveraineté des États.
En outre, l’ambassadeur iranien au Qatar, Ali Saleh Abadi, a déclaré que ce sommet représentait une opportunité pour discuter des moyens d’améliorer la coopération économique entre le Qatar et l’Iran, ainsi que pour négocier sur les questions bilatérales et régionales, en particulier dans le contexte compliqué actuel aux niveaux politique, sécuritaire et économique que vit la région et le monde.