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La COP29 a été l’occasion de mettre en lumière la montée des théories complotistes autour du changement climatique. Cette conférence, qui s’est tenue au stade olympique de Bakou le 11 novembre 2024, a révélé l’influence grandissante de ces discours dans le débat public.
Un tournant dans le débat climatique
L’élection de Donald Trump a marqué un tournant dans le discours sur le climat. Le nouveau président des États-Unis a qualifié le réchauffement climatique de « canular » et a annoncé son intention de retirer les États-Unis des accords de Paris. Ses nominations, comme celle de Chris Wright, un climatosceptique soutenu par l’industrie pétrolière au poste de secrétaire à l’Énergie, renforcent cette position. La présence de figures comme Robert F. Kennedy Junior, relayant des théories complotistes telles que celle des chemtrails, suscite également des inquiétudes.
Les théories du complot à la COP29
Comme pour les précédentes conférences, la COP29 s’est révélée être un terreau fertile pour la propagation des théories du complot. Tristan Mendès France a observé une migration des communautés complotistes, passant des thématiques liées au Covid-19 et à la guerre en Ukraine vers des questions climatiques. Par exemple, les inondations dévastatrices en Espagne en octobre 2024 ont été utilisées pour propager des informations erronées, reliant les pluies torrentielles à des projets électrocentrales ou à des sanctions d’Israël.
Un phénomène en pleine expansion
Rudy Reichstadt fait une distinction importante entre plusieurs concepts : le climatoscepticisme, qui remet en question le consensus scientifique, le climatodénialisme, qui nie le réchauffement climatique, et le climatocomplotisme, qui attribue les inquiétudes climatiques à des agendas cachés. Il critique les discours qui présentent la lutte contre le changement climatique comme une tentative d’instaurer une « dictature climatique ».
La vidéo du YouTubeur Raptor, qui conteste le réchauffement climatique, montre comment ces idées se diffusent auprès des jeunes publics.
Conséquences et défis à venir
Tristan Mendès France s’inquiète de l’accroissement du climatocomplotisme face à l’aggravation des problèmes climatiques. Ce phénomène s’inscrit dans un cadre plus large, marqué par une érosion de la confiance envers l’expertise scientifique. Il prévoit également une fusion entre le complotisme climatique et les théories liées aux migrations, potentiellement illustrée par un concept de « grand remplacement climatique ».
Face à la complexité du changement climatique, le complotisme propose des explications simplistes, mais nuisibles, qui détournent l’attention des véritables défis à surmonter et compromettent l’instauration de solutions collectives. Rudy Reichstadt appelle à une prise de conscience face à l’urgence climatique, exhortant à sortir du déni.