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La controverse entourant le projet de loi sur l’aide à mourir au Royaume-Uni s’intensifie au sein du Parti travailliste, avec des appels émanant de figures influentes comme Harriet Harman pour l’annulation immédiate des travaux commandés par le secrétaire à la santé, Wes Streeting, concernant les coûts potentiels pour le NHS de la légalisation.
La demande de neutralité
Dans une interview accordée à *l’Observer*, Harman a critiqué l’intervention de Streeting, qui a qualifié le projet de loi de “pente glissante” et a annoncé avoir commandé une étude sur les implications financières. Elle a déclaré que cette action violait les règles de “neutralité” auxquelles les ministres doivent se conformer, risquant de “contaminer” le débat en le réduisant à une question d’“argent et de centimes”.
Un débat éthique en jeu
Harman, qui soutient la proposition de loi déposée par la députée travailliste Kim Leadbeater, a insisté sur le fait que le gouvernement devait rester neutre. Elle a déclaré : “Il est vraiment important que le gouvernement soit neutre sur cette question, et les deux personnes dont la neutralité est la plus importante sont le Premier ministre et le secrétaire à la santé. Keir a respecté cela – mais Wes ne l’a pas fait.”
Les implications des recherches sur les coûts
Au sein de la Chambre des lords, Harman a précisé qu’elle soutenait Streeting sur d’autres questions, mais a ajouté : “Il a déjà franchi la ligne en indiquant comment il allait voter.” Elle a appelé à l’annulation des travaux qu’il a commandés sur les coûts potentiels de l’aide à mourir, soulignant que cela pouvait mener à des conclusions troublantes.
“La recherche pourrait trouver qu’il est moins coûteux pour le NHS de permettre l’aide à mourir plutôt que de maintenir la vie de certains patients, ce qui contaminerait véritablement l’argument,” a-t-elle souligné.
Un soutien partagé et des oppositions
Alors que le projet de loi devrait être débattu lors de sa deuxième lecture le 29 novembre, la discussion s’intensifie. D’autres ministres du cabinet prennent position, notamment la secrétaire à la justice, Shabana Mahmood, qui a déclaré qu’elle ne soutiendrait pas le projet, tandis que la secrétaire à la culture, Lisa Nandy, et la secrétaire aux pensions, Liz Kendall, ont exprimé leur soutien.
Une étude controversée
Des figures publiques, dont la paralympienne Baroness Grey-Thompson et l’ancien juge de la Cour suprême Lord Sumption, soutiendront un rapport du think tank Policy Exchange qui s’oppose fermement à l’aide à mourir. Ce rapport fait valoir que la légalisation pour les malades terminales pourrait s’étendre à d’autres patients, y compris les personnes âgées fragiles et celles souffrant de diverses incapacités.
Appel à la prudence
Harman a exhorté les membres favorables en principe à l’aide à mourir, mais inquiets d’un manque de protections, à voter pour le projet le 29 novembre. Elle a affirmé qu’il y aurait amplement le temps de débattre des enjeux en profondeur et d’apporter des modifications si nécessaire.
“C’est un moment crucial pour les députés et les pairs,” a-t-elle déclaré, comparant ce changement à d’autres réformes sociales majeures, telles que l’abolition de la peine de mort et la légalisation de l’avortement.