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Controverse autour de l’annonce constitutionnelle d’Abbas en Palestine
Le « déclaration constitutionnelle » émise par le président palestinien Mahmoud Abbas mercredi soir a suscité un large débat, avec des réactions variées et des réserves juridiques et politiques, soulignant une confusion « non constitutionnelle » entre l’Autorité palestinienne et l’Organisation de libération et ses institutions.
Contenu de la Déclaration
La déclaration constitutionnelle stipule que « si le poste de président de l’Autorité palestinienne devient vacant, le président du Conseil national palestinien (actuellement Rouhi Fatouh) assumera temporairement ses fonctions jusqu’à la tenue des élections présidentielles conformément à la loi électorale palestinienne.
Ahamd Majdalani, membre du comité exécutif de l’OLP, a qualifié cette annonce de « mesure sage et courageuse pour maintenir la stabilité du système politique palestinien », affirmant qu’elle « représente une garantie pour un transfert de pouvoir pacifique et démocratique ».
Les Aspects Juridiques
Selon la loi fondamentale palestinienne, le président de l’Autorité nationale palestinienne doit être élu « par un vote direct et général par le peuple palestinien selon les dispositions de la loi électorale palestinienne ». De plus, il est stipulé qu’en cas de vacance du poste de président, le président du Conseil législatif palestinien doit assurer l’intérim pendant une durée n’excédant pas 60 jours, durant laquelle des élections libres et directes doivent être organisées.
Cependant, le Conseil législatif, dont le Hamas a remporté la majorité des sièges lors des dernières élections générales de 2006, a été dissous par un décret de la Cour constitutionnelle fin 2018. Le juriste Bilal Barghouti a souligné que la déclaration constitutionnelle n’a aucune base légale.
Barghouti a expliqué que les déclarations constitutionnelles sont des décisions prises en fonction de la constitution et doivent être conformes à la loi fondamentale; ainsi, toute annonce qui s’écarte de cela ne peut être considérée comme valide.
Réactions Politiques et Analyse
Le commentateur politique Omar Assaf a décrit l’annonce comme « non constitutionnelle », notant que le président manque de toute légitimité juridique ou électorale, s’appuyant plutôt sur le soutien international et arabe. Assaf a également suggéré que le timing de cette déclaration pourrait être lié à la santé déclinante d’Abbas, visant à prévenir de futurs conflits potentiels autour de la succession.
Il a également noté que l’annonce pourrait être perçue comme une manœuvre pour réorganiser les factions au sein de Fatah, le mouvement auquel Abbas appartient, et pour répondre à la pression internationale sur la situation à Gaza.
Conclusions sur la Déclaration
Dans un article, l’avocat palestinien Salah Ali Moussa a déclaré qu’il était inacceptable, d’un point de vue constitutionnel, de confondre les références de l’Organisation de libération palestinienne avec celles de l’Autorité nationale palestinienne. Il a ajouté que la déclaration d’Abbas constitue une violation des principes constitutionnels établis dans de nombreux systèmes politiques à travers le monde.
Enfin, il a affirmé que cette déclaration pave la voie à une transition de pouvoir non constitutionnelle et prive le peuple palestinien de son droit de choisir son président à travers les urnes.