Le Conseil de sécurité se réunit en urgence après l’assassinat d’Haniyeh
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a tenu une session d’urgence à la demande de l’Iran, soutenue par la Russie, la Chine et l’Algérie, quelques heures après l’assassinat par Israël d’Ismaïl Haniyeh, le président du bureau politique du mouvement Hamas, à Téhéran.
Lors de la séance de mercredi, de nombreux membres du Conseil ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’escalade du conflit au Moyen-Orient après l’assassinat de Haniyeh.
Le représentant iranien au Conseil de sécurité, Amir Saeed Iravani, a qualifié l’acte israélien d’« acte terroriste ». Il a appelé le Conseil à « prendre des mesures immédiates pour tenir Israël responsable de cet acte d’agression, y compris envisager des sanctions ».
Réactions internationales
Irani a également accusé les États-Unis d’avoir aidé Israël dans l’exécution de l’assassinat, affirmant que « sans un soutien de renseignement américain, Israël n’aurait pas pu commettre ce crime ».
Haniyeh a été tué tôt mercredi matin à Téhéran lors d’une frappe israélienne sur son lieu de résidence. Hamas et Iran ont promis de venger sa mort, suscitant des craintes aux États-Unis d’une expansion du conflit dans la région, surtout dans le contexte de la guerre israélienne à Gaza et des affrontements frontaliers permanents entre le Hezbollah et Israël au Liban.
Condamnations au sein du Conseil
Plusieurs membres du Conseil, y compris la Chine, la Russie et l’Algérie, ont clairement condamné l’assassinat de Haniyeh. Le représentant algérien a déclaré qu’« Israël a suivi une politique de saignement et de terre brûlée, entraînant la destruction et une interminable vague de violence à Gaza, en Cisjordanie, au Yémen, au Liban, et maintenant en Iran ».
Il a ajouté : « Où cela va-t-il s’arrêter ? », accusant Israël de nuire aux efforts de paix au Moyen-Orient. Le représentant russe a quant à lui insisté sur le fait que l’assassinat de Haniyeh constitue un coup dur pour la médiation et les négociations, soulignant que ceux qui se rendent coupables d’assassinats politiques doivent comprendre la gravité des conséquences pour la région, déjà en ébullition.
Alerte de l’ONU
Avant la tenue de la session, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a exprimé son inquiétude concernant les assassinats survenus à quelques heures d’intervalle à Beyrouth et à Téhéran, en référence au leader militaire du Hezbollah, Fouad Chekh, et à Haniyeh.
Guterres a mis en garde contre la situation, qualifiant les récents événements de « grave escalade ». Lors de la session du Conseil de sécurité, Robert Wood, le vice-représentant américain auprès de l’ONU, a déclaré qu’« il valait mieux ne pas spéculer sur l’impact des récents événements sur la paix et la sécurité au Moyen-Orient, affirmant qu’une guerre élargie n’est ni imminente ni inévitable ».
Pour sa part, Jonathan Miller, vice-représentant israélien, a omis de commenter l’assassinat de Haniyeh, se concentrant plutôt sur la frappe qui a atteint le leader du Hezbollah. Il a affirmé que « ceux qui souhaitent la stabilité dans la région doivent saluer l’élimination des terroristes plutôt que d’appeler à la retenue ».
La représentante palestinienne auprès de l’ONU a, quant à elle, accusé le Conseil de sécurité d’avoir échoué à agir pour imposer un cessez-le-feu à Gaza, affirmant qu’Israël poursuit sa guerre en toute impunité.