# Comment se libérer Une sage réflexion d’un cheikh sexagénaire
## Que peut offrir un cheikh comme moi, qui a atteint cette semaine l’âge de soixante ans, comme témoignage intellectuel et politique sur les événements en Égypte, dans la région et dans le monde ?
Cette occasion a été une opportunité pour une auto-évaluation de ce que j’ai écrit au cours des cinq dernières années – la période post-prison – publiée dans cinq livres, ainsi qu’une participation à un livre édité à l’occasion du dixième anniversaire des révoltes arabes.
## Règles pour la production de connaissances en faveur de la libération
### Premier principe : Comprendre la racine du problème historique
Le problème, tel qu’il est apparu au cours de la dernière décennie, réside dans la reconstruction de l’État national en renouvelant ses fondements et en réformant ses structures à travers la construction d’un système démocratique participatif et pluraliste capable de répondre aux besoins essentiels des citoyens et de libérer la volonté nationale de l’hégémonie des réseaux d’intérêts présents dans les structures de l’État.
### Deuxième principe : La connaissance comme bien public
Cela implique qu’elle doit être un moyen de changement en faveur de larges catégories sociales. Il est nécessaire d’influencer les politiques publiques et de donner la priorité à la dépense publique pour qu’elle reflète davantage les aspirations et les besoins urgents des gens ordinaires.
### Troisième principe : Créer de nouvelles normes
Ces normes sont particulièrement évidentes sur les réseaux sociaux, qui ne se contentent pas de stimuler le débat public que les autorités tentent de confisquer partout, mais créent également de nouvelles normes permettant d’évaluer positions, comportements, politiques et actions, offrant des récits alternatifs défiant les narrations dominantes.
### Quatrième principe : Restructurer et redéfinir le débat public
Le déclenchement de vastes transformations dans les pays, la région et le monde appelle à la formation d’un débat public structuré autour de quatre processus complémentaires :
1. Identification des nouveaux sujets, tels que le changement des structures de pouvoir dans le système international.
2. Redéfinir les questions et les dilemmes, sans les invoquer automatiquement.
3. Inclusion continue de nouvelles voix pour le débat public et autonomisation des voix marginalisées.
4. Réseautage dynamique : l’expérience du printemps arabe a engendré un nouveau type de connaissance tendant au changement.
### Cinquième principe : Posséder le courage de la révision et de l’autocritique
Avons-nous besoin de défaites et de revers comme la défaite de 67 ou des difficultés pendant les périodes de transition pour entamer des révisions nationales globales ? Bien que les défaites et déboires nationaux soient des conditions nécessaires au début des révisions, il est crucial de se demander pourquoi nous ne pratiquons pas de révisions de façon continue.
#### Quatre exigences pour la révision
1. Sensibilité psychologique et axiologique se répandant dans le domaine public, incitant à des révisions sans appréhension ni peur.
2. Lancement d’un véritable dialogue.
3. Acteurs sociaux et des élites capables de contribuer à ce renouvellement avec leurs compétences et leur ouverture sur le monde.
4. Existence de structures politiques capables de transformer ces révisions en politiques et programmes.
Restaurer la politique consiste à faire des révisions une caractéristique intrinsèque de notre vie entière. Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position éditoriale d’Al Jazeera.