Comment les Palestiniens de la Cisjordanie utilisent le boycott
Les grands magasins palestiniens de la Cisjordanie affichent désormais largement des panneaux indiquant les produits nationaux sur leurs étagères, qu’il s’agisse de denrées alimentaires ou de produits chimiques. Il est courant de voir des clients examiner attentivement les marchandises à la recherche du pays d’origine ou de la société mère. Fait surprenant, les enfants posent souvent la question au vendeur avant d’acheter un produit : « Tonton, est-ce que c’est un produit qui soutient Israël ? »
Augmentation de la réponse au boycott
Cette demande de boycott croissante des produits israéliens et des produits fabriqués par des entreprises soutenant l’occupation s’accroît, alors que les magasins cherchent à attirer les clients. Cela coïncide avec une baisse du pouvoir d’achat des citoyens, exacerbée par la poursuite des attaques sur Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Élargissement du boycott
Des agences officielles palestiniennes ont constaté une nette augmentation des saisies de produits avariés, en particulier de ceux provenant d’Israël. Cette tendance est le reflet d’une large participation des citoyens aux appels au boycott, incluant des produits alimentaires, des restaurants et des entreprises compatibles avec l’agression en cours. Cela a des répercussions directes sur les magasins, les distributeurs et les importateurs, dont une partie a dû se tourner vers des alternatives locales et arabes.
Nidal Ismail, un résident de Hébron, souligne que ses enfants souhaitent ardemment boycotter. « Quand je rentre à la maison avec les courses, leur première action est de vérifier si nous avons des produits à boycotter, » déclare-t-il. Ses enfants connaissent mieux que lui les produits à éviter, et lorsqu’ils font des courses, ils lui rappellent de les ignorer.
Impact sur le commerce et l’approvisionnement
Un représentant de vente, sous le nom d’Isa, chez un fournisseur de produits de nettoyage importés d’Israël, affirme avoir observé un changement dans les attitudes des commerçants et des consommateurs après le conflit. « Environ 80% des commerçants ont cessé d’acheter des produits israéliens ou des biens des entreprises qui soutiennent l’occupation, car ceux-ci ne se vendent plus, » dit-il.
De nombreuses entreprises qui importaient des produits israéliens se voient désormais dans l’obligation de se tourner vers des alternatives arabes, notamment jordaniennes, offrant des prix compétitifs. Les entreprises ayant précédemment pratiqué des augmentations de prix sur divers produits commencent à abaisser leurs tarifs alors qu’elles font face à une réelle lutte pour attirer les clients.
Données et résultats du boycott
Ibrahim Qadi, directeur du Département de la protection du consommateur, mentionne que le boycott est particulièrement visible dans les secteurs des produits alimentaires et des produits de nettoyage. Les citoyens préfèrent les alternatives locales, et la hausse des produits arabes a été remarquée depuis le déclenchement des hostilités.
Selon les statistiques du ministère de l’Économie palestinien, les produits israéliens ont représenté 72% des biens saisis dans la Cisjordanie en juillet dernier. Cela équivaut à environ 102 tonnes de produits israéliens parmi les 141 tonnes de produits avariés. Ce phénomène est attribué à la prise de conscience croissante du public face à l’occupation et à la diminution du pouvoir d’achat.