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Comment Israël a franchi les limites pour dominer Rafah

par Sara
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Comment Israël a franchi les limites pour dominer Rafah

Comment Israël a franchi les limites pour dominer Rafah

Opération militaire israélienne à Rafah

Des chars israéliens sont entrés au centre-ville de Rafah et l’armée a annoncé qu’elle contrôle désormais l’ensemble du corridor Philadelphi, la bande de terre qui longe la frontière égyptienne avec le gouvernorat de Rafah, à Gaza.

Cela viole les conditions de son traité avec l’Égypte, qui stipule que cette bande, également connue sous le nom d’axe Salah al-Din, est une zone tampon que l’Égypte surveille de son côté de la frontière.

Menace d’invasion totale

Israël menaçait depuis des mois d’une invasion terrestre « à grande échelle » de Rafah, au grand désarroi de la communauté internationale, qui avait averti qu’une telle attaque serait une « ligne rouge ».

Il y a un peu plus de trois semaines, le 6 mai, Israël a déclaré vouloir exécuter une « opération limitée » contre des cibles du Hamas à l’est de Rafah.

Il a intensifié les attaques aériennes sur la zone et a ordonné à environ 100 000 Palestiniens déplacés, regroupés là-bas, d’évacuer vers al-Mawasi, une zone qui, selon les organisations d’aide humanitaire, ne peut pas soutenir la vie humaine.

Conséquences humanitaires dramatiques

Le jour suivant, Israël a pris le contrôle du point de passage terrestre de Rafah, ce qui a sonné le glas des livraisons d’aide dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, laissant 1,4 million de personnes en détresse.

Dépassement des lignes rouges occidentales

Israël semble avoir franchi toutes les « lignes rouges » occidentales sans conséquences apparentes ni remords pour les victimes palestiniennes, selon les experts d’Al Jazeera.

En février, tous les membres de l’Union européenne, à l’exception de la Hongrie, avaient mis en garde Israël contre une opération militaire à grande échelle à Rafah et le coût humain abasourdissant qu’elle entraînerait.

En mars, le président américain Joe Biden avait déclaré qu’une invasion majeure de Rafah par Israël violerait sa « ligne rouge », sauf si des arrangements étaient pris pour protéger et évacuer les civils.

Attaques continues malgré les avertissements

Le 26 mai, Israël a frappé un camp de déplacés à Tal as-Sultan, à l’ouest de Rafah; le bureau des médias de Gaza a déclaré qu’Israël avait largué une bombe de 900 kg sur le camp.

Israël a affirmé avoir tiré un missile de précision sur une cible située à plus d’un kilomètre, ostensiblement pour tuer deux combattants du Hamas, et que les dommages au camp avaient été causés par l’explosion d’un réservoir de carburant.

Au moins 45 civils – dont la moitié étaient des enfants – ont été brûlés vifs, décapités ou tués par l’explosion.

Un enfant palestinien déplacé regarde la destruction

Un enfant palestinien déplacé regarde certaines des destructions après que des avions israéliens ont bombardé des abris pour Palestiniens déplacés à Rafah le 27 mai 2024 [Hani Alshaer/Anadolu Agency]

Transition des alliés traditionnels de l’Israël

Selon Hugh Lovatt, expert sur Israël-Palestine auprès de l’European Council on Foreign Relations, le bombardement israélien du camp de déplacés a entraîné un changement de politique parmi ses alliés traditionnels.

Il pense que certaines capitales européennes ont été consternées par la manière flagrante dont Israël a violé l’ordre provisoire de la Cour internationale de justice (CIJ) émis le 24 mai.

La CIJ avait ordonné – par 13 juges contre 2 – à Israël de ne pas mener d’opération à Rafah qui porterait atteinte aux droits des Palestiniens en vertu de la Convention sur le génocide.

Position des États-Unis

Le 8 mai, Biden avait menacé de suspendre les ventes d’armes offensives américaines à Israël si celui-ci poursuivait son invasion de Rafah, précisant qu’il ne suspendrait jamais « toutes » les armes car la défense d’Israël est « cruciale ».

Après l’attaque du camp de Tal as-Sultan, l’administration Biden a conclu que l’invasion progressive de Rafah par Israël et le bombardement continu des « zones de sécurité » ne constituaient pas une « offensive majeure » qui déclencherait une réponse.

Reconnaissance symbolique de la Palestine

Mardi, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne ont reconnu la Palestine comme un État après avoir condamné l’attaque d’Israël contre un autre camp de déplacés au nord-ouest de Rafah.

Cependant, les experts estiment que cette démarche est largement symbolique et n’offrira que peu de protection aux civils palestiniens.

Omar Rahman, expert en Israël-Palestine au Middle East Council on Foreign Affairs, pense que les États-Unis ne prendront jamais de mesures punitives contre Israël et que chaque condamnation émanant de Biden a été « annulée » par sa propre administration.

« Quand des gens comme moi utilisent le mot ‘génocidaire’ pour décrire la campagne d’Israël à Gaza, nous ne sommes pas hyperboliques », a-t-il déclaré à Al Jazeera.

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