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Comment des Palestiniens ont défié les loyalistes d’Assad en Allemagne
À Berlin, Firas Damouni, un habitant du camp de Yarmouk à Damas devenu résident allemand en 2014, raconte son combat pour faire arrêter cinq membres présumés des milices pro-Assad, grâce à l’organisation « Avo », après avoir identifié des photos compromettantes. Cette démarche courageuse soulève des questions sur les atrocités commises par les loyalistes d’Assad.
Le processus d’identification des criminels a débuté lorsque ces derniers ont diffusé leurs exploits sur les réseaux sociaux, cherchant à justifier leurs actes par une prétendue lutte contre la « conspiration » visant le régime syrien. Cela a permis à certains habitants de recueillir des preuves tangibles contre eux.
Une lutte contre la torture
Osama, le frère de Firas, est décédé sous la torture après son arrestation au camp de Yarmouk en 2012. L’impunité entourant ce crime a pris fin avec la découverte de la présence en Allemagne de membres de « Palestine Libre », groupe responsable de son arrestation, dont cinq ont été identifiés et emprisonnés depuis début juillet pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, dont meurtre, torture et séquestration mortelle.
« Libre Palestine » s’est formé au camp de Yarmouk après le début de la révolution syrienne pour soutenir le président Bashar al-Assad et réprimer les manifestations pacifiques dans les camps. Son chef militaire, Sa’id Abdel Aal, a recruté des réfugiés palestiniens en leur offrant salaires et privilèges, profitant de leur vulnérabilité.
Firas souligne la collaboration des polices allemande et suédoise, ayant vécu en Suède une partie des suspects, dans l’enquête visant à traduire les criminels en justice. Son dévouement à obtenir justice pour les victimes a été crucial dans l’arrestation de ces criminels, responsables de la souffrance de nombreux résidents des camps.
Des conséquences majeures
Ces affaires ont des répercussions importantes, notamment en fermant la porte aux ex-miliciens syriens souhaitant migrer en Europe. Cela pousse la plupart d’entre eux à quitter le continent à la recherche de sanctuaires où ils ne risquent pas d’être appréhendés. Toutefois, le retour en Syrie reste périlleux pour ceux qui ont trahi le régime ou les hauts gradés comme Sameer al-Shaikh, ancien gouverneur de Deir ez-Zor, arrêté aux États-Unis avant son retour à Damas.