Commémoration du 14 juillet à Buenos Aires
Cette année, la célébration de la fête nationale a pris une tournure unique à Buenos Aires. En effet, en début de matinée, des piqueteros ont fait entendre leur voix à travers une manifestation, tandis que Sœur Yvonne Pierron a été honorée par la remise de la Légion d’Honneur lors d’une réception à l’Ambassade de France, un événement marquant qui a attiré une foule exceptionnelle.
Manifestation des Piqueteros
La commémoration du 14 juillet a traditionnellement débuté à Buenos Aires par le dépôt d’une gerbe aux pieds du monument dédié aux morts pour la Patrie, situé à l’Hôpital Français. Cependant, cette année, une trentaine de piqueteros affiliés au mouvement « Partido Obrero » ont menacé de prendre d’assaut l’hôpital, ce qui a contraint les organisateurs à maintenir la cérémonie en petit comité, dans le jardin de l’Ambassade.
Une réception exceptionnelle
Peu après, les vastes salons de l’Ambassade ont été envahis par des invités. Cette célébration a enregistré une participation rare d’ambassadeurs, de ministres, de secrétaires d’État, d’hommes d’affaires et de personnalités académiques, venus saluer la Fête Nationale française. L’ambiance festive a été soudainement interrompue lorsque Francis Lott, Ambassadeur de France en Argentine, a demandé une minute de silence en hommage aux victimes de l’attentat à Londres, ville sœur de Paris.
Honneur à Sœur Yvonne Pierron
C’est dans ce cadre chargé d’émotion que Francis Lott a décerné à Sœur Yvonne Pierron les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur. Religieuse des Missionnaires Étrangères, Sœur Yvonne a été compagne des Sœurs Alice Domon et Léonie Duquet, disparues et assassinées en 1977, au plus fort de la dictature militaire. En fuyant le pays, elle a finalement décidé de revenir en Argentine en 1984, où elle a fondé un foyer pour 120 enfants à Presidente Illia, un village de la province de Misiones, éloigné de tout établissement scolaire.
Un engagement reconnu
La remise de la Légion d’Honneur à Sœur Yvonne Pierron a été un signe fort de reconnaissance pour son dévouement à l’éducation ainsi qu’à la défense des Droits de l’Homme, deux priorités du Gouvernement français. Cet acte symbolise également la volonté de maintenir la pression sur les autorités argentines concernant les enquêtes se rapportant à la disparition et à la mort d’Alice Domon et de Léonie Duquet, et sur la demande d’extradition de l’ex-capitaine Alfredo Astiz. Entourée de plusieurs personnalités comme l’écrivain Ernesto Sábato et des figures emblématiques des droits de l’homme, Sœur Yvonne, profondément émue, a partagé ce moment de joie, rayonnant de bonheur.