Tensions croissantes en Israël : Netanyahou confronté à une baisse de sa côte de popularité
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou fait face à une vague de critiques croissantes en Israël, coïncidant avec un sondage d’opinion montrant une chute de popularité et une préférence pour son éviction du poste de Premier ministre.
Selon le New York Times américain, Gadi Eisenkot, membre du Conseil de guerre israélien, a qualifié la conduite du gouvernement de Netanyahou avant et après l’opération « Torrential Al-Aqsa » de « très grand échec » et a affirmé qu’Israël doit se demander comment elle peut continuer avec une « direction qui a complètement échoué ».
D’après le journal israélien Haaretz, une source du cabinet de sécurité restreint a commenté que « Netanyahou fait de la procrastination pour gagner du temps et fuir la responsabilité », alors que Yair Lapid, le chef de l’opposition israélienne, considère que Netanyahou « ne se soucie pas d’Israël mais de ses intérêts politiques et qu’il doit être rapidement remplacé ».
L’ancien Premier ministre israélien, Ehud Barak, a souligné la nécessité pour Israël d’avoir une nouvelle direction et d’organiser des élections anticipées avant qu’il ne soit trop tard.
Soutien populaire en déclin
La colère contre Netanyahou ne se limite pas aux dirigeants militaires et aux chefs de l’opposition. Un récent sondage d’opinion a révélé que seulement 31% des Israéliens pensent que Netanyahou est le plus apte à occuper le poste de Premier ministre, selon un sondage publié ce vendredi par le journal israélien Maariv.
L’enquête montre également que 50% des sondés considèrent que le ministre au Conseil de guerre Benny Gantz est plus approprié pour le poste et révèle qu’en cas d’élections israéliennes aujourd’hui, le parti de droite Likoud de Netanyahou perdrait la moitié de ses sièges à la Knesset, tandis que le parti de Benny Gantz, « L’unité nationale », multiplierait par trois ses sièges.
Actuellement, le Likoud détient 39 sièges à la Knesset, qui en compte 120, et « L’unité nationale » en possède seulement 12.
Maariv ajoute que si des élections étaient tenues aujourd’hui, « les partis d’opposition à la présidence de Netanyahou obtiendraient 71 sièges, alors que les partis qui le soutiennent en obtiendraient 44 ».
Le bloc qui soutient Netanyahou inclut, en plus de son parti Likoud, les partis « Shas », « Yahadut HaTorah », « La force juive » et « Le sionisme religieux ». Quant au camp opposé, il comprend « L’unité nationale », « Yesh Atid », « Israel Beiteinu », « Meretz » et « La liste arabe unie ».
Dissensions au sein des ministres
Les désaccords s’intensifient au sein du gouvernement israélien entre les ministres qui soutiennent les politiques de Netanyahou concernant la guerre à Gaza et d’autres qui cherchent à exercer une pression pour parvenir à un accord garantissant le retour des détenus détenus par le mouvement de résistance islamique Hamas dans la bande de Gaza.
Mercredi soir, la chaîne israélienne 13 a révélé que des ministres israéliens, non nommés, ont formulé ces derniers jours les grandes lignes d’une proposition qui pourrait finalement conduire à un accord pour la libération des détenus, mais Netanyahou a durci sa position en refusant cette démarche, en raison de la condition posée par le Hamas d’arrêter la guerre.
Le parti travailliste israélien de gauche a également annoncé mercredi soir qu’il présenterait une proposition à la Knesset pour un vote de défiance contre le gouvernement de Netanyahou pour son incapacité à récupérer les détenus à Gaza.
Netanyahou a rejeté lors d’une conférence de presse jeudi à Tel Aviv, toutes les appels à des élections anticipées, alors que les prochaines élections sont prévues pour 2026.
Israël affirme que le Hamas détient environ 136 Israéliens à Gaza depuis le 7 octobre dernier, tandis que le Hamas exige un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et la libération des prisonniers palestiniens des prisons israéliennes, en échange de la libération des détenus israéliens.