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Chercheur français avertit Israël et alliés des risques de la guerre de Gaza

par Sara
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Chercheur français avertit Israël et alliés des risques de la guerre de Gaza

Un chercheur français met en garde Israël et ses alliés contre les risques de la guerre à Gaza

Depuis sa création, Israël a mené une campagne impitoyable pour déplacer les Palestiniens et établir des frontières défendables. Cependant, le monde a changé, et Israël et ses alliés occidentaux refusent de comprendre que ce type de violence entraînera d’énormes coûts pour eux. Ils devront soit se conformer au droit international qu’ils prétendent incarner, soit finir par nier ce droit. Dans les deux cas, les conséquences seront catastrophiques pour leur légitimité et leurs intérêts également.

Ces observations résument ce à quoi le chercheur Peter Harling, fondateur du centre de recherche Synaps à Beyrouth, a conclu dans une discussion lors d’une interview avec le site « Médiapart » sur les risques de l’expansion de la guerre israélienne sur Gaza à d’autres frontières et les lourdes conséquences pour la légitimité d’Israël et de ses soutiens.

L’interview, menée par Joseph Confavreux, a commencé par la question : « Comment qualifier ce qui se passe sous nos yeux à Gaza ? » Le chercheur, qui a longtemps travaillé dans le monde arabe, a répondu que le problème fondamental de cette guerre est qu’elle mêle différents registres : c’est à la fois une guerre contre le terrorisme, une vengeance collective, un choc des civilisations, une crise humanitaire et même les tentations d’un génocide. Cela signifie que chacun peut l’interpréter à sa manière, permettant toutes les transgressions.

Selon Harling, le conflit que nous observons est ancien, familier et relativement simple à définir, étant une lutte pour le territoire entre deux parties aux forces inégales. Ses nombreuses « rounds » n’ont que peu changé, contribuant à enterrer le processus de paix et à rendre la recherche d’une solution viable moins importante.

La situation à Gaza

Harling est d’accord pour dire que ce vieux conflit a été remodelé à travers le prisme de la guerre contre le terrorisme, perçue comme la solution la plus simple, surtout que le terrorisme peut désigner des actes de violence visant principalement à terroriser l’adversaire, à affaiblir son moral ou à le pousser à commettre des crimes en retour. Néanmoins, ce concept s’applique à de nombreuses opérations militaires qui ne sont pas l’apanage des « groupes terroristes ».

Interrogé sur l’éventualité d’un « final » pour la situation à Gaza, l’expert suggère que Gaza risque de rester une plaie béante au cœur de la Méditerranée, car il est difficile d’imaginer comment résoudre la crise humanitaire sans reconstruire cette région désormais largement dévastée. Toute reconstruction suppose un régime acceptable pour Israël, sinon cela pourrait mener à une occupation permanente et, par conséquent, à une guérilla, des mesures de sécurité et des négociations sans fin, voire un retour à la colonisation.

Gaza pourrait aussi devenir un précédent qu’Israël pourrait un jour reproduire au Liban ou en Cisjordanie, en fonction des conséquences internationales de sa stratégie de bombardement massif. Si cette stratégie reste peu coûteuse pour Israël, elle pourrait bien se répéter.

Quant à l’extension du conflit au Moyen-Orient, Harling estime que les chances d’un « incendie régional » sont exagérées, précisant que le risque majeur d’escalade concerne actuellement le Liban, où le Hezbollah se prépare depuis longtemps à une guerre décisive avec Israël mais ne souhaite pas la déclencher dans le contexte actuel.

Les positions des Arabes et de l’Occident

La position des gouvernements arabes, selon Harling, est une indifférence envers la question palestinienne similaire à celle de la plupart des gouvernements occidentaux, car c’est pour eux une cause perdue et un vestige du passé, un détournement de l’attention des autres priorités plus pragmatiques et positives. C’est sur cette position que mise l’administration américaine pour relancer le processus de normalisation entre Israël et l’Arabie Saoudite à l’issue de la guerre de Gaza.

Tant que la souffrance des Palestiniens mobilise l’opinion publique arabe seulement en temps de crise, les gouvernements arabes peuvent se contenter de positions de principe, attendant que les passions retombent. Mais la question réelle pour le chercheur est « la position d’Israël changera-t-elle dans cette guerre ? » Ce qui n’est pas impossible si la tendance vers davantage d’atrocités se poursuit.

En abordant la question du soutien du président américain Joe Biden à Israël et des conséquences potentielles sur les prochaines élections, Harling contextualise la situation parmi d’autres comportements hystériques, tels que l’envoi des migrants britanniques au Rwanda, le financement par l’Union européenne de milices libyennes torturant et extorquant les populations, l’Europe lassée par la guerre en Ukraine et les institutions allemandes condamnant les Juifs qui critiquent certaines politiques israéliennes, en mettant cela sur le compte de l’absence d’une structure politique solide avec idéologie, partis politiques réels, respect des institutions, moralité et culture.

Harling affirme dans une conférence que le Moyen-Orient est « notre voisinage immédiat dans la région méditerranéenne qui constitue le vrai creuset de notre identité, et que le conflit israélo-palestinien fait partie intégrante de notre histoire européenne, influençant ainsi profondément nos sociétés ».

Le Moyen-Orient est également une région que les gouvernements occidentaux aimeraient considérer comme étrangère, le comprenant à travers deux images contrastées qui cachent sa véritable nature. La première est sombre, dépeignant une région en proie à des conflits insolubles qui doivent être contenus ou ignorés. La seconde est excessivement optimiste, envisageant des lieux d’espoir où l’on peut parler de progrès, d’innovation, de financement, d’investissements, de bénéfices, de jeunesse, de sport, d’énergie et d’intégration parfaite dans la mondialisation, comme c’est le cas à Dubaï et en Arabie Saoudite, ou pour les projets d’infrastructures d’énergie solaire en Tunisie et les champs d’avocats au Maroc.

Le Moyen-Orient qui compte vraiment pour nous, selon Harling, est celui où vivent un demi-milliard de nos voisins submergés, et où nous devons explorer ce qui nous lie et ce qui nous unit à eux, surtout que le monde arabe est imprégné de dynamiques que nous connaissons également en Europe et que ses ambitions sociétales sont les nôtres.

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