Centre de formation et éclairage sélectif sur demande
Depuis une semaine, le discours public égyptien et arabe s’anime autour d’un centre récemment annoncé au musée égyptien. Un coup d’œil à son conseil d’administration révèle beaucoup.
Stratégie de Communication
Suite à l’annonce, la première remarque notable est que ceux en charge du centre ont adouci leur style de communication, autrefois choquant et offensant. Leur discours agressif envers les opinions divergentes, tout en manquant de compétences spécialisées dans les sujets abordés, a été modéré. Ils proclament désormais : « Pourquoi ne dialoguez-vous pas avec nos idées ? Pourquoi le déni sans voir les résultats de notre centre ? » La population, cependant, qui les connaît déjà, n’a pas besoin de découvrir à nouveau leur production.
Différence entre deux « Takwīn »
Il est important de noter qu’un autre centre portant le même nom, « Takwīn », existe depuis des années, répondant aux questions sur l’athéisme et ses critiques envers l’islam par des publications importantes, abordant le sujet de manière scientifique moderne. Contrairement à ce nouveau centre, le premier « Takwīn » a comblé une lacune cruciale par son activité tangible. Néanmoins, le nouveau « Takwīn » se distingue par une approche sélective de l’éclairage, visant un renouvellement limité, souvent biaisé selon des intérêts variés.
Sélectivité des Figures Historiques
Un exemple de cette sélectivité est leur traitement des figures éminentes de la renaissance intellectuelle arabe. Lors de leurs conférences, ils abordent des personnages comme le Dr. Taha Hussein de manière non méthodique, ne se concentrant que sur certaines périodes de sa vie. Ils négligent par exemple ses révisions ultérieures et importantes de ses travaux antérieurs, comme exposées dans « Miroir de l’Islam ».
De même, leur interprétation de l’œuvre de Sheikh Ali Abdel Raziq se concentre uniquement sur son livre « L’Islam et les Fondements du Pouvoir » en occultant ses révisions ultérieures, où il a exprimé publiquement des regrets sur certains de ses écrits initiaux.
Sélectivité dans les Questions Religieuses
Leur discours se limite à la critique de l’islam, ignorant les autres religions en dépit de leur prétendue mission de renouvellement religieux et de pensée arabe. Inspirés par les penseurs occidentaux, qui ont critiqué toutes les religions, ils préfèrent éviter de toucher au judaïsme ou au christianisme, craignant des accusations d’antisémitisme ou de création de troubles interconfessionnels.
En critiquant le patrimoine islamique, ils se concentrent sur des périodes spécifiques, évitant tout commentaire sur ceux qui détiennent le pouvoir actuellement. Cette critique sans risque, dirigée uniquement vers les « morts », évite soigneusement de toucher aux « vivants » et aux détenteurs du pouvoir.
Sélectivité des Thèmes Sociaux
Ils parlent des droits de l’Homme en termes de liberté religieuse uniquement à travers une critique de l’héritage islamique, mais ignorent les questions de liberté dans leur propre pays. Ils choisissent ce que l’on pourrait appeler un « militantisme confortable », sans frais ni conséquences, favorisé par des relations avec les autorités et les intérêts des bailleurs de fonds.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position éditoriale d’Al Jazeera.