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Cauchemar à Sidi Timane : l’histoire méconnue d’Ibrahim Salem
Ibrahim Salem, un homme palestinien de 35 ans, a vécu un calvaire terrifiant après son arrestation par les forces israéliennes, qui l’ont retenu pendant huit mois. Son récit, partagé dans une interview exclusive par le site américain « Mundois », révèle 52 jours d’horreurs – torture, chocs électriques, coups, humiliations et viols – dans le tristement célèbre centre de détention de Sidi Timane.
Arrestation dans un contexte tragique
Le parcours d’Ibrahim a commencé en décembre 2023, lorsqu’il a été arrêté alors qu’il se trouvait à l’hôpital Kamel Adwan à Gaza, avec ses enfants dans la chambre des soins intensifs, suite à une frappe aérienne israélienne qui a tué plusieurs membres de sa famille.
Le lendemain de l’attaque, des soldats israéliens ont demandé à tous les hommes de descendre au sous-sol de l’hôpital. Ibrahim a refusé et a partagé son histoire avec les soldats, montrant un rapport médical concernant l’état de ses enfants. Cependant, un soldat a décidé de l’arrêter après avoir lu le rapport.
Conditions de détention dégradantes
Ibrahim raconte avoir été déshabillé pendant deux jours et emprisonné dans une fosse sans indication de lieu. Il a ensuite été transféré au camp de détention de Sidi Timane, où il a souffert de traitements inhumains. « Nous ne pouvions pas dormir, ils nous donnaient des couvertures sales remplies de parasites », a-t-il partagé.
Types de torture
La torture à laquelle Ibrahim a été soumis était variée : torture physique et psychologique. Les soldats l’obligeaient à se tenir debout les mains sur la tête pendant de longues heures, et des humiliations constantes le détruisaient mentalement. Un souvenir particulièrement tragique remonte à un moment où un soldat lui a montré une photo de bulldozers transportant des corps, lui faisant réaliser que ce étaient ceux de sa propre famille.
Conditions de vie insupportables
Les conditions alimentaires étaient également désastreuses. Ibrahim explique que la nourriture était soit inexistante, soit avariée, souvent mélangée à des mégots de cigarettes. Les plats n’étaient pas nettoyés depuis des mois, et ils ont même dû se battre pour obtenir des ustensiles de cuisine.
Réalité post-libération
Après sa libération, Ibrahim a été abandonné à Khan Younis, interdisant de retourner au nord. Il a pu enfin contacter sa famille, découvrant que sa femme le rassurait sur le sort de leurs enfants, même après avoir été informé de la mort de son fils.
Les séquelles de son expérience sont profondes, et il vit maintenant dans une tente à Khan Younis, souffrant d’un stress post-traumatique sévère. Chaque jour est un combat pour retrouver une normalité alors qu’il se remémore les atrocités qu’il a vécues dans le centre de détention de Sidi Timane.
Un témoignage poignant
Ibrahim conclut son récit en évoquant sa privation de dignité, disant : « Ils nous ont dénudé de notre humanité, nous ont obligés à nous agenouiller pendant 20 heures, et ont appliqué des chocs électriques. » Son témoignage est un cri de douleur et un appel à la prise de conscience face aux violations des droits humains.