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Les maires de France se trouvent en difficulté face aux assurances, particulièrement après les récentes catastrophes naturelles. Vincent Bony, maire (PCF) de Rive-et-Gier, a récemment fait part de son désespoir après avoir été victime d’une inondation le 17 octobre dernier. Sa compagnie d’assurances ne lui versera rien pour couvrir les dégâts, alors que la facture s’élève à au moins 2 millions d’euros, correspondant à la franchise appliquée par l’assureur.
Franchise de 2 millions d’euros
Patrick Blanchard, directeur général de SMACL Assurances SA, explique : « Depuis les émeutes de 2023, nous appliquons une franchise de 2 millions d’euros pour perdurer et interpeller les pouvoirs publics. La loi nous oblige à appliquer cette franchise maximale en cas de catastrophe naturelle. » Les discussions pour faire évoluer cette loi sont en cours, mais les conséquences pour les communes sont déjà visibles.
Coûts en hausse
Le coût des sinistres a été multiplié par quatre entre 2021 et 2022, atteignant 100 millions d’euros, avec une prévision de 40 millions d’euros en 2024. Les catastrophes naturelles, telles que les inondations, la sécheresse, et d’autres événements climatiques extrêmes, sont en forte augmentation. Cette situation soulève des inquiétudes chez les élus locaux.
Angélique Dieuaide, maire (sans étiquette) de Thannenkirch, témoigne de l’augmentation de ses coûts d’assurance de 24 % en raison de dommages causés par de violents vents. Elle appelle l’État à intervenir pour garantir un minimum d’assurance.
Les communes littorales à l’affût
Les communes littorales, particulièrement exposées au dérèglement climatique, ne sont pas toujours couvertes par des assurances. Yannick Moreau, président (divers droite) de l’association nationale des élus du littoral, révèle que l’agglomération des Sables d’Olonne n’a pas d’assurance dommages aux biens.
Le retrait et le gonflement de l’argile posent également problème, provoquant des fissures dans les maisons. À Montaigu-Vendée, 300 signalements ont été enregistrés, mais la commune n’a pas été reconnue en état de catastrophe naturelle. Florent Limouzin, le maire, exprime son désarroi face à l’inefficacité des recours.
Assurances et cotisations
Chaque Français ayant souscrit un contrat d’assurance dommages est automatiquement couvert contre les catastrophes naturelles, avec une surprime, appelée « CatNat ». Cette surprime est de 12 % pour les biens et 6 % pour les primes « vol et incendie » des véhicules à moteur. À partir du 1er janvier 2025, ces taux passeront respectivement à 20 % et 8 %.
Création d’un Observatoire de l’assurabilité
La Caisse centrale de réassurance (CCR), réassureur public, a été chargée par le gouvernement de créer un « Observatoire de l’assurabilité en France ». Cet observatoire travaillera sur une cartographie des zones les plus exposées aux périls « CatNat », avec une publication prévue pour le premier semestre 2025.