Sommaire
Séville : coupure d’eau pour 5000 appartements touristiques illégaux
« Il n’y a plus la place pour un seul appartement touristique de plus », déclare José Luis Sanz, le maire de Séville, représentant du Parti populaire, en Andalousie, au sud de l’Espagne. Les touristes qui envisagent de louer un hébergement illégal pourraient être surpris en découvrant qu’aucune goutte d’eau ne coulera de leur robinet. En effet, la mairie de Séville a pris une décision radicale : couper l’eau de près de 5000 appartements touristiques qui ne sont pas conformes aux normes de location.
Des coupures d’eau planifiées
Ces coupures ne seront pas immédiates. La police municipale interviendra pour mettre fin à l’activité touristique de tout appartement enfreignant les règlements, notamment lorsque le logement est situé au-delà du premier étage. À Séville, la réglementation ne permet la location que des appartements situés au rez-de-chaussée et au premier étage. Les premiers appartements à subir des sanctions seront ceux situés au-dessus du premier étage, au nombre de 715. Par la suite, la police effectuera une nouvelle visite et, si les infractions persistent, contactera la compagnie des eaux pour mettre en œuvre la coupure.
Inspections régulières pour assurer la conformité
Pour réaliser cette opération, un contrôle strict des 5000 logements touristiques illégaux est nécessaire. La mairie prévoit jusqu’à dix inspections par semaine. Toutefois, à ce rythme, il faudrait une décennie pour couper l’eau des appartements concernés. Pour pallier ce problème, la municipalité annonce son intention de renforcer les effectifs afin d’effectuer des inspections plus fréquentes.
Controverses autour de la légalité de la mesure
Le PSOE local (Parti socialiste ouvrier espagnol) remet en question la légalité de ces coupures d’eau, surtout si les propriétaires paient leurs factures et disposent d’un contrat légal. Francisco Páez, conseiller du PSOE, affirme au journal « El País » : « On ne peut pas couper l’eau comme ça ». Néanmoins, le conseil municipal rassure en indiquant que les services juridiques ont validé cette initiative.
Impacts dans d’autres villes espagnoles
Par ailleurs, le Parlement de Séville examine un projet de loi visant à interdire de nouvelles licences de location de vacances dans le centre historique. À Barcelone, une initiative similaire cherche à mettre un terme à la location d’appartements touristiques d’ici 2029 pour faciliter l’accès au logement pour les résidents. Le maire de Barcelone, Jaume Collboni, a déclaré : « Le Parlement catalan nous permet désormais de ne pas renouveler les licences d’appartements touristiques », ce qui pourrait remettre 10.000 logements sur le marché de la location ou de la vente. Les licences, renouvelées pour cinq ans en novembre dernier, expireront en novembre 2028, ouvrant la voie à une disparition des appartements touristiques tels qu’ils existent actuellement dans la ville.