Pourquoi les Marocains préfèrent-ils le cash au paiement électronique?
Un marchand de vaisselle, Mohammed M, opérant dans un marché populaire en périphérie de Rabat, préfère traiter en espèces avec ses fournisseurs et clients, tout en conservant ses économies à la maison par manque de confiance envers les méthodes électroniques.
Abdelrahim S, un employé du secteur privé, explique qu’il retire son salaire mensuel en totalité pour couvrir ses dépenses courantes en liquide, préférant ainsi éviter les transactions électroniques.
Le Maroc est classé parmi les pays où la circulation de devises est très répandue, comme l’a souligné la Banque centrale du Maroc.
Tendance en hausse
L’utilisation de l’argent liquide est en constante augmentation au Maroc, avec une augmentation notable de la circulation de billets selon les données de la Banque centrale.
Le spécialiste économique, Rachid Sari, attribue cette tendance à un manque de confiance envers les institutions financières, les frais associés aux transactions électroniques et la préférence pour la simplicité du cash.
Implications économiques
Cette préférence pour les espèces peut avoir des répercussions économiques telles qu’une augmentation des taux d’intérêt et la nécessité pour la Banque centrale d’intervenir pour maintenir la liquidité du marché financier.
D’autre part, Taib Aiss souligne que cette utilisation intensive de l’argent liquide prive l’État de recettes fiscales, ce qui nuit à l’amélioration des services publics.
Efforts infructueux
Les campagnes de sensibilisation lancées par la Banque centrale pour promouvoir les transactions électroniques n’ont pas suffi à dissuader l’utilisation prédominante de l’argent liquide au Maroc.
Malgré les progrès dans la digitalisation des services bancaires, les Marocains restent attachés aux espèces. Les experts appellent à faciliter les transactions électroniques et à changer la culture financière pour encourager leur adoption.