Les entreprises françaises anticipent un avenir troublé post-élections
Des responsables exécutifs se sont réunis lors d’une conférence dans le sud de la France pour exprimer leurs inquiétudes concernant le climat des affaires émergent dans le pays, craignant que les perturbations politiques – à la suite des élections anticipées – n’affectent considérablement l’environnement économique, selon un rapport récent de l’agence Bloomberg.
Quel que soit le résultat des élections, les chefs d’entreprise, selon Bloomberg, envisagent une période plus perturbée à l’avenir.
Même si le parti d’extrême droite Rassemblement National dirigé par Marine Le Pen n’a pas réussi à obtenir la majorité absolue, l’alternative pourrait être une impasse politique, ce qui compliquerait les efforts pour résoudre le déficit budgétaire de la France et mettre un terme aux réformes pro-entreprises de Macron, indique Bloomberg.
Cette incertitude a entraîné une vague de vente d’actifs français, une augmentation des coûts d’emprunt et une baisse des cours boursiers, selon l’agence.
Impacts économiques
Bloomberg souligne que la scène politique française actuelle suscite de vives inquiétudes parmi les économistes et les chefs d’entreprise du pays.
Marie-Pierre de Belenkur, directrice générale de l’Institut Montaigne, souligne l’importance de la gestion de la dette et du déficit public, déclarant dans une interview avec Bloomberg que « la principale question n’est pas ce qui se passera dimanche, mais comment nous gérons notre dette et notre déficit public car, au bout du compte, c’est notre trajectoire financière qui importe ».
Les estimations de l’Institut Montaigne indiquent que les promesses de campagne du Nouveau Parti Populaire de Gauche nécessiteront chaque année près de 179 milliards d’euros (194 milliards de dollars), tandis que les plans du Rassemblement National d’extrême droite coûteront environ 71 milliards d’euros. Le parti de Macron et ses alliés proposent des dépenses supplémentaires d’environ 21 milliards.
Morale des entreprises
Le principal groupe de pression commerciale en France, « Medef » (Mouvement des Entreprises de France), a qualifié les plateformes de l’extrême droite et de la gauche de « dangereuses » pour l’économie, selon Bloomberg.
La situation financière a déjà affecté, selon l’agence, la moral des entreprises avant l’annonce des élections anticipées, laissant le gouvernement d’Emmanuel Macron réviser les plans budgétaires à long terme plus tôt cette année.
L’agence Standard & Poor’s a abaissé la notation de crédit de la France (Reuters).
Le mois dernier, l’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé sa note de crédit de la France, tandis que l’Union européenne l’a placée sous des mesures de déficit excessif.
Les sondages indiquent que le Rassemblement National d’extrême droite pourrait remporter entre 170 et 250 sièges sur un total de 577 à l’Assemblée nationale, moins que les 289 sièges nécessaires pour une majorité confortable.
Il est prévu que la coalition du Nouveau Parti Populaire de Gauche obtienne entre 140 et 198 sièges, tandis que le groupe de Macron devrait obtenir entre 115 et 162 sièges.
Énergie et politiques économiques
Les questions énergétiques ont été au centre de la campagne électorale, chaque parti de l’extrême droite et de la gauche s’engageant à fournir des aides pour protéger les consommateurs contre la hausse des coûts de l’énergie.
Un changement de pouvoir politique potentiel représente un changement majeur pour les entreprises françaises qui ont bénéficié – pendant 7 ans – des politiques favorables aux affaires sous Macron.
Les partis rivaux se sont engagés à annuler de nombreuses réformes du président, y compris l’abandon de la réforme des retraites et l’augmentation des impôts. Même le parti d’Emmanuel Macron, La République en Marche, a mis à jour sa déclaration avec de nouveaux engagements de dépenses, selon Bloomberg.