Sommaire
# Les banques numériques vont-elles révolutionner l’Irak ?
Nouvelle ère pour le secteur bancaire irakien
La Banque centrale irakienne tente de suivre le rythme des avancées technologiques dans le secteur bancaire, un secteur qui reçoit une attention particulière du gouvernement dans le cadre de ses réformes structurelles. En mars dernier, la Banque centrale a dévoilé des directives régissant les banques numériques, offrant ainsi de nouvelles options au public en plus des banques traditionnelles, avec pour objectif d’accroître les paiements électroniques et de renforcer l’inclusion financière en Irak.
Augmentation des demandes pour les banques numériques
Avec plus de 70 banques en Irak, dont beaucoup ont été frappées par des sanctions américaines, le pourcentage d’inclusion financière reste faible en raison d’un manque de confiance des citoyens envers le secteur bancaire. Début avril, lors d’une célébration organisée par la Banque centrale, son gouverneur, Ali Mohsen Al-Alaq, a réaffirmé que les efforts réalisés en matière d’inclusion financière étaient en bonne voie pour combler les lacunes des années précédentes.
Ali Mohsen Al-Alaq a révélé que la Banque centrale avait reçu un grand nombre de demandes pour la création de banques numériques, et les services concernés examinent la possibilité de délivrer des licences conformément aux réglementations existantes.
Participation des banques traditionnelles
Ali Tarek, directeur exécutif de l’Association des banques privées irakiennes, a expliqué à Al Jazeera que, selon les directives de la Banque centrale, 30 % des parts de toute banque numérique créée en Irak doivent être détenues par une banque traditionnelle. Ces banques numériques offriront leurs services exclusivement en ligne et via des applications mobiles, sans aucune succursale physique.
Al Tarek a également noté que la numérisation des services facilitera l’intégration du gouvernement électronique et simplifiera les services pour les citoyens, un changement positif pour l’économie en libérant les liquidités thésaurisées dans les foyers.
Transformation du paysage bancaire
Selon Mahmoud Dager, expert financier et président du conseil d’administration de la Banque Islamique du Sud, les banques numériques fonctionnent comme les banques traditionnelles mais via des applications sans interaction en face à face. Dager a indiqué que les jeunes générations sont déjà familiarisées avec l’utilisation des technologies financières.
Impact des nouvelles régulations
L’économiste Bassam Raad a indiqué que la cartographie du secteur bancaire irakien est susceptible de changer avec ces nouvelles régulations sur les banques numériques. Ces dernières apporteront une valeur ajoutée aux banques traditionnelles en offrant des services moins coûteux. Cependant, réalisée uniquement si l’infrastructure technologique du pays est prête et si une confiance suffisante est établie avec les clients.
Selon la Banque centrale irakienne, les licences pour les banques numériques ne dépasseront pas 10 % du total des banques autorisées, avec des études de faisabilité économique strictes et des plans d’affaires détaillés couvrant quatre ans. Ces banques doivent également se conformer à toutes les lois et régulations existantes, y compris la loi n° 39 de 2015 sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.