Le FMI exhorte l’Irak à réduire sa dépendance au pétrole et contrôler ses dépenses
Le Fonds monétaire international (FMI) a appelé le gouvernement irakien à réguler les finances publiques, les salaires du secteur public et à augmenter les revenus non pétroliers pour atteindre la stabilité économique.
Cette déclaration a été faite dans un communiqué publié par le FMI aujourd’hui, à la fin des consultations au titre de l’article IV avec des responsables financiers et économiques irakiens, qui se sont tenues dans la capitale jordanienne, Amman, entre le 20 et le 29 février dernier.
Le FMI a souligné que pour surmonter les fluctuations des prix du pétrole, l’Irak doit réaliser une croissance économique élevée pour absorber la population active croissante, augmenter les exportations non pétrolières, élargir la base fiscale et contrôler les salaires.
Il a également recommandé au gouvernement de permettre au secteur privé de se développer, de réformer le marché du travail, de moderniser le secteur financier, de restructurer les banques publiques, de réformer les secteurs des retraites et de l’électricité, et de lutter contre la corruption.
Le communiqué a souligné que l’Irak a besoin d’une croissance non pétrolière plus élevée et plus durable pour absorber la main-d’œuvre en croissance rapide, et que la croissance du secteur non pétrolier en Irak a rebondi fortement en 2023.
L’Irak, qui est le deuxième plus grand producteur de pétrole brut de l’OPEP après l’Arabie saoudite, avec une production quotidienne moyenne de 4,6 millions de barils dans des conditions normales, dépend des recettes d’exportation de pétrole pour couvrir 90 % des revenus de l’État.
L’amélioration des prix du pétrole ces derniers mois a contribué à faire passer les réserves de change irakiennes à 112 milliards de dollars.
Le secteur non pétrolier
Le FMI a ajouté que la croissance du secteur non pétrolier a fortement rebondi en 2023, avec une croissance du produit intérieur brut réel non pétrolier estimée à 6 %, et une chute de l’inflation globale de 7,5 % en janvier 2023 à 4 % d’ici la fin de la même année.
Il a souligné que la baisse de l’inflation est due à la baisse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie au niveau international, ainsi qu’à l’impact de la réévaluation de la monnaie irakienne en février 2023.
Il a estimé que l’amélioration des prix du pétrole au cours de 2022 et des premiers mois de 2023 a contribué à faire passer les réserves de change irakiennes à 112 milliards de dollars, contre une moyenne de 88 milliards à la fin de 2021.
Le FMI a averti que si les tensions régionales persistent, des perturbations dans les voies de transport ou des dommages à l’infrastructure pétrolière pourraient entraîner des pertes dans la production pétrolière irakienne.
L’article IV de l’accord du FMI prévoit des discussions bilatérales avec les pays membres qui ont généralement lieu annuellement, avec une équipe d’experts du FMI visitant le pays membre, collectant les informations économiques et financières nécessaires, et tenant des discussions avec les responsables officiels sur les évolutions et politiques économiques du pays.