# Israël peut-elle annuler l’accord de libre-échange avec la Turquie?
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## Les Nouvelles Menaces Commerciales
<p>**Istanbul-** Lors de son annonce jeudi dernier, le ministre des finances israélien Bezalel Smotrich a déclaré qu’Israël allait annuler l’accord de libre-échange avec la Turquie et imposerait une taxe de 100 % sur les importations turques. Ce plan devrait être soumis au cabinet pour approbation.</p>
<p>Cette menace souligne la gravité de la crise entre les deux nations, marquant une nouvelle phase de tensions économiques et politiques. Smotrich a précisé que la reprise des relations commerciales dépendrait de l’élection d’un leader turc modéré, non hostile à Israël, après la fin du mandat du président Recep Tayyip Erdogan.</p>
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## La Réaction Turque
<p>Ces menaces surviennent après qu’en début de mois, le ministère turc du Commerce a annoncé la suspension de toutes ses transactions commerciales avec Israël, en raison de ce qu’il décrit comme « l’aggravation de la tragédie humanitaire » dans les territoires palestiniens. La Turquie insiste sur le fait qu’elle ne reviendra sur sa décision que lorsque l’acheminement des aides humanitaires à Gaza sera garanti de manière ininterrompue et suffisante.</p>
<p>Smotrich a qualifié l’annonce d’Erdogan de « suspension des importations israéliennes » comme un boycott économique, violant gravement les accords de commerce internationaux auxquels la Turquie s’est engagée.</p>
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## Que comprend l’Accord de Libre-Échange?
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<li>Signé le 14 mars 1996 à Jérusalem, l’accord de libre-échange entre la Turquie et Israël est entré en vigueur le 1er mai 1997, selon le site officiel du ministère turc du Commerce.</li>
<li>L’accord prévoit l’abolition des droits de douane ainsi que la régulation de plusieurs domaines comme les mesures sanitaires et phytosanitaires, les taxes intérieures, la balance des paiements, les achats publics, les aides gouvernementales, les droits de propriété intellectuelle, la lutte contre le dumping, et les mesures de sauvegarde.</li>
<li>Toutes les taxes et droits de douane sur les produits industriels ont été supprimés à partir du 1er janvier 2000.</li>
<li>En 2007, l’accord a été étendu pour inclure une large gamme de produits agricoles.</li>
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## Le Contexte Juridique
<p>Concernant la possibilité légale d’annuler l’accord de libre-échange, l’experte en droit financier international, Funda Yavaslar, explique à Al Jazeera :</p>
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<li>Les différends peuvent d’abord être traités par la formation d’un comité conjoint.</li>
<li>En cas de non-résolution, chaque partie peut prendre des mesures avec l’approbation de ce comité, à condition que ces mesures soient les moins nuisibles à l’accord.</li>
<li>L’une des parties peut demander la nomination d’un arbitre pour régler le différend, la décision est prise par consensus entre les arbitres des deux pays et un arbitre commun. Les parties doivent respecter cette décision.</li>
<li>L’accord inclut une clause de résiliation, qui nécessite un préavis de six mois par les voies diplomatiques.</li>
<li>Les deux pays étant membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ils peuvent recourir au mécanisme de règlement des différends de l’OMC s’ils ne parviennent pas à résoudre le différend par des moyens traditionnels.</li>
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## Impact sur l’Économie Turque?
<p>Bilal Bagis, chercheur économique au Centre SETA, indique que le plus grand risque pour Israël est que d’autres pays suivent ces sanctions commerciales contre elle, entraînant une série de sanctions sévères comme celles imposées à la Russie en 2022.</p>
<p>Bagis estime qu’Israël serait le grand perdant de cette « partie d’échecs » car elle pourrait faire face à des difficultés dans la région sans la Turquie, un allié de longue date. Il souligne que la Turquie possède un emplacement stratégique et des ressources énergétiques clés contribuant à la durabilité du commerce mondial d’Israël. Israël a un besoin crucial de la Turquie pour ses produits commerciaux stratégiques.</p>
<p>Bagis prévoit qu’Israël cherchera à faire pression sur Ankara via le Congrès américain pour imposer de nouvelles sanctions commerciales. Les relations solides d’Israël avec les États-Unis, l’Europe, et son soutien des marchés financiers internationaux sont ses principaux atouts.</p>
<p>En revanche, la Turquie bénéficie d’une stabilité politique et économique depuis des décennies, avec une stratégie de diversification des relations commerciales adoptée depuis 20 ans, en plus de son emplacement stratégique et de son infrastructure économique robuste, ce qui minimise potentiellement les dommages issus de ces mesures.</p>
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## Inquiétudes Turques
<p>Bien que le précédent choix turc de couper les relations commerciales avec Israël ait été bien accueilli par le milieu des affaires turc, la récente décision d’Israël d’augmenter les taxes de 100 % et d’annuler les facilités commerciales, même en cas de cessez-le-feu à Gaza, a suscité de grandes préoccupations parmi les commerçants turcs.</p>
<p>Karem Yilmaz, propriétaire de l’entreprise « Viva Furniture, » a déclaré à Al Jazeera que cette décision aggraverait la situation des commerçants turcs qui dépendent fortement des exportations vers Israël ou la Cisjordanie.</p>
<p>Yilmaz souligne que de nombreuses entreprises turques rencontreront de grandes difficultés dans ce contexte, surtout qu’une grande partie de leurs activités est liée au marché israélien. Toutefois, il affirme pleinement soutenir les décisions du gouvernement turc, ajoutant que « cette perte n’est pas plus précieuse que le sang des enfants de Palestine. »</p>
<p>Mustafa Gultepe, président de l’Association des exportateurs turcs, a déclaré en début de mois : « Certaines entreprises réalisent entre 70 % et 80 % de leurs exportations vers Israël. Si l’interdiction des exportations se prolonge, elles seront en grande difficulté, » affirmant que « le gouvernement doit les protéger et compenser leurs pertes. »</p>
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## Réduction du Commerce Bilatéral
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<li>Le volume des échanges entre la Turquie et Israël a atteint 6,8 milliards de dollars l’année dernière, les importations turques représentant 76 %, soit plus de 5 milliards de dollars, correspondant à 6 % des importations israéliennes totales.</li>
<li>Le commerce bilatéral a chuté à environ 1,3 milliard de dollars entre le 7 octobre et le 31 décembre 2023, soit une baisse de 45 % par rapport à 2022.</li>
<li>Les exportations turques vers Israël ont diminué de 28 % pour atteindre 1,9 milliard de dollars au cours des cinq premiers mois de la guerre à Gaza.</li>
<li>Israël se classe au 13e rang des pays les plus importateurs de produits turcs en 2023, représentant 2,1 % du total des exportations turques.</li>
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