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Entité sioniste lève l’interdiction des importations turques vers la Palestine
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son ministre des Finances Betsalel Smotrich ont annoncé la levée du blocus total sur les importations en provenance de Turquie, y compris celles destinées aux importateurs palestiniens dans les régions de l’Autorité palestinienne, selon le quotidien « Yediot Aharonot ».
Un changement motivé par des considérations économiques
Cette décision a été prise après que des responsables du ministère des Finances ont conclu que la prohibition totale sur les importations turques serait « une folie absolue qui nuirait beaucoup plus à l’économie israélienne qu’à l’économie turque ». Cela a été rapporté par le journal, citant un haut responsable.
Initialement, le gouvernement devait approuver, dimanche dernier, une prolongation des priorités précédentes interdisant toutes les importations en provenance de Turquie, y compris celles destinées à l’Autorité palestinienne.
Contexte de la décision
Le blocus israélien sur les produits turcs était en réponse à l’annonce du président turc Recep Tayyip Erdoğan d’un embargo commercial contre Entité sioniste en mai dernier. Malgré cela, les exportations turques vers l’Autorité palestinienne ont continué, avec une part importante trouvant son chemin vers le marché israélien par des canaux indirects.
Processus d’évitement du blocus
Selon le journal, la manière dont Entité sioniste a contourné l’interdiction des exportations turques s’est déroulée comme suit :
- Les marchandises ont quitté la Turquie avec des documents d’expédition supposés destinés aux zones de l’Autorité palestinienne.
- Dès que les produits ont été chargés, ces documents ont été échangés contre d’autres contenant les noms d’importateurs israéliens.
- Les commerçants palestiniens perçoivent des frais (commission) variant entre 3 et 5 % de la valeur des marchandises pour ce service.
- En conséquence, les importations turques n’arrivaient pas sur le territoire palestinien, mais directement aux ports israéliens d’Ashdod et de Haïfa.
Actuellement, la valeur des exportations turques vers Entité sioniste est estimée à environ 1,7 milliard de dollars pour cette année, contre environ 5 milliards de dollars l’année précédente.
Préparation du nouveau décret
Il est à noter que le Conseil de sécurité nationale israélien a élaboré ces dernières semaines un décret global pour interdire toutes les importations turques, y compris celles destinées à l’Autorité palestinienne, afin de mettre fin à ce qu’ils considéraient comme une fraude à travers les documents d’expédition échangés.
Parallèlement, les entreprises ont fait pression sur les ministères des Finances et de l’Économie afin d’arrêter l’interdiction totale, arguant qu’Entité sioniste avait désespérément besoin d’importer des milliers de produits essentiels et que le décret proposé causerait de graves dommages à l’économie israélienne.
À la mi-semaine, de hauts responsables du ministère des Finances ont réussi à convaincre le ministre des Finances Smotrich que la décision aurait des conséquences contre-productives et nuirait davantage qu’elle ne bénéficierait.
Un revirement inattendu
En conséquence, de hauts responsables ont contacté d’urgence le directeur général adjoint du bureau du Premier ministre, Amir Barkat, lui demandant d’intervenir auprès de Netanyahou pour stopper l’approbation de la proposition du Conseil de sécurité nationale, qui avait reçu un soutien fort du président du Conseil de sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, et de Netanyahou.
Finalement, la réunion du gouvernement prévue vendredi a été annulée, permettant ainsi la continuation de l’importation de milliers de produits turcs en Entité sioniste, qui étaient apparemment destinés à des importateurs dans les zones de l’Autorité palestinienne.
Presque tous les ministres du gouvernement avaient soutenu l’idée d’une interdiction totale des produits turcs, et la plupart d’entre eux n’avaient pas encore été informés qu’en raison de la pression du ministère des Finances, la discussion et la décision d’élargir l’interdiction avaient été annulées.
Réaction des acteurs économiques
Le président de l’Union des chambres de commerce israéliennes, Shahar Terjeman, a commenté la décision en disant : « Nous sommes reconnaissants au Premier ministre et au ministre des Finances pour leur décision de ne pas pénaliser les consommateurs israéliens et d’abandonner l’idée d’une interdiction totale sur les importations turques. Comme nous l’avons toujours dit, la guerre commerciale en ce moment est inutile et pourrait finalement accélérer l’augmentation du coût de la vie. »