Israël Impose des Taxes Supplémentaires sur les Banques en Crise Financière
Les banques israéliennes ont été contraintes de payer des taxes supplémentaires pouvant atteindre 2,5 milliards de shekels (700 millions de dollars) au cours des deux prochaines années dans le cadre des efforts des législateurs pour trouver de nouvelles façons de renflouer la trésorerie publique décimée par les dépenses liées aux agressions contre Gaza.
Conformément à une modification fiscale approuvée par la commission des finances de la Knesset (le Parlement), les banques, qui commenceront à annoncer les résultats du quatrième trimestre cette semaine, verseront un supplément de 6% de leurs bénéfices provenant de leurs activités en Israël en 2024 et 2025.
Au départ, le ministère des Finances visait à augmenter le taux de TVA sur les bénéfices des banques à 26% contre 17%, notamment en raison de la hausse significative des taux d’intérêt au cours des deux dernières années. Cependant, les banques ont exercé une pression pour éviter que cette mesure ne soit mise en œuvre.
Le président de la commission des finances, Moshe Gafni, a déclaré : « C’est une grande démarche, car les banques ne sont pas des vaches sacrées et de l’argent peut en être tiré. »
Gafni a critiqué à plusieurs reprises la banque centrale israélienne pour avoir augmenté son taux directeur à 4,75% contre 0,1% au cours de l’année écoulée, entraînant une forte hausse des taux d’intérêt sur les prêts hypothécaires et autres prêts. Il a également critiqué les banques pour leur lenteur à appliquer ces taux élevés sur les comptes bancaires des consommateurs.
Diminution de la Croissance
Avec la baisse de l’inflation et le ralentissement de la croissance économique, la Banque centrale israélienne a abaissé son taux directeur à 4,5% en janvier dernier et a maintenu ce taux inchangé lors de sa réunion de la semaine dernière.
Les plus grandes banques israéliennes devraient verser collectivement un montant supplémentaire de 1,2 milliard de shekels cette année et 1,3 milliard de shekels en 2025. Les quatre plus grandes banques ont refusé de commenter la nouvelle taxe.
L’indice de Tel Aviv des cinq plus grandes banques a chuté de 1,2% lors des transactions de l’après-midi d’hier lundi, tandis que le marché global est resté stable.
Afin d’empêcher les banques de répercuter la taxe supplémentaire sur les clients, l’Autorité de contrôle bancaire d’Israël produira deux fois par an un rapport sur les taux d’intérêt des crédits et dépôts ainsi que les frais imposés aux clients.
Les banques israéliennes ont également convenu d’établir un fonds de 100 millions de shekels pour soutenir les prêts accordés aux réservistes ayant des petites entreprises.
Prévisions et Impact Financier
On prévoit que la Knesset approuvera ce mois-ci le budget révisé pour 2024, augmentant les allocations de dépenses de défense ainsi que les compensations aux familles et aux sociétés affectées par la guerre en dizaines de milliards.
L’objectif du déficit budgétaire a été relevé à 6,6% du produit intérieur brut, contre 2,25%.
En janvier dernier, les autorités israéliennes estimaient que la guerre à Gaza, débutée le 7 octobre dernier, entraînerait une baisse de 1,1 point de pourcentage de la croissance économique pour l’année en cours après des pertes estimées à 1,4 point de pourcentage l’année précédente.
L’impact financier de la guerre est estimé à environ 150 milliards de shekels (40,25 milliards de dollars) sur la période 2023-2024, en supposant que la guerre se termine au premier trimestre de l’année.