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États-Unis menacent de sanctions les banques européennes en Russie
Sanctions américaines potentiellement renforcées
La secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen, a déclaré que les banques européennes encouraient des risques croissants en opérant en Russie. Les États-Unis envisagent de durcir leurs sanctions secondaires contre les banques qui seraient reconnues coupables d’aider les transactions en faveur de l’effort de guerre russe.
Dans une interview accordée à Reuters, Yellen a expliqué : « Nous envisageons un durcissement potentiel de nos sanctions à l’encontre des banques qui mènent des activités en Russie ». Elle a cependant refusé de fournir des détails supplémentaires et de désigner quelles banques pourraient être concernées par ces sanctions.
Les risques pour les banques européennes
En marge d’une réunion des dirigeants financiers du G7 dans le nord de l’Italie, Yellen a fait savoir que les sanctions relatives aux transactions bancaires en Russie ne seraient imposées que s’il y avait une raison de le faire, soulignant que travailler en Russie créait « d’énormes risques ».
Interrogée sur le retrait potentiel de la banque autrichienne Raiffeisen et de la banque italienne UniCredit de Russie, Yellen a répondu : « Je pense que leurs superviseurs les ont conseillés d’être extrêmement prudents quant à leurs activités là-bas ».
Le politicien de la Banque centrale européenne Fabio Panetta a donné des instructions claires aux banques italiennes samedi dernier, affirmant aux journalistes que les prêteurs devaient « sortir » de Russie, car rester dans le pays représentait un « problème de réputation ».
Appels à la prudence
Raiffeisen est la plus grande banque européenne opérant en Russie, suivie par UniCredit. Une autre grande banque italienne travaille actuellement à se désengager de ses affaires en Russie.
Les nouvelles sanctions secondaires sous l’administration Biden donnent au Trésor américain le pouvoir d’exclure les banques du système financier américain si elles sont reconnues coupables d’aider à contourner les sanctions primaires imposées à la Russie et à d’autres entités en raison de la guerre en Ukraine.
Yellen et d’autres responsables du Trésor américain ont souligné que l’économie russe devenait de plus en plus une « économie de guerre », rendant difficile la distinction entre les transactions civiles et militaires ou à double usage.
Pression accrue sur les banques européennes
Plus tôt ce mois-ci, le Trésor américain avait averti Raiffeisen par écrit que son accès au système financier basé sur le dollar pourrait être restreint en raison de ses transactions avec la Russie, citant une transaction proposée de 1,5 milliard d’euros (1,6 milliard de dollars) avec un homme d’affaires russe soumis à des sanctions.
Suite à cet avertissement, Raiffeisen a abandonné ses projets concernant la part industrielle liée à l’homme d’affaires Oleg Deripaska, ce qui représente un revers pour la banque après plus de deux ans de guerre en Ukraine.
Ces pressions ont mis en lumière la volonté de Washington de tenir les banques européennes responsables de leurs relations avec la Russie. Mardi dernier, depuis la capitale financière allemande Francfort, Janet Yellen a exhorté les PDG des banques à intensifier leurs efforts pour se conformer aux sanctions imposées à la Russie et à arrêter les tentatives de contournement afin d’éviter de sévères sanctions.