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<h2>États-Unis et Chine : Vers une séparation économique ?</h2>
<p>La Chine a accusé le président américain Joe Biden de revenir sur sa promesse de « ne pas chercher à se séparer de la Chine », après avoir considérablement augmenté les droits de douane sur les importations de voitures électriques chinoises et d’autres produits énergétiques propres.</p>
<p>Les critiques affirment que Biden cherche à satisfaire les travailleurs en cols bleus dans des États clés comme la Pennsylvanie et le Michigan, des bastions électoraux cruciaux pour les élections présidentielles de novembre, selon le quotidien Financial Times.</p>
<p>D’autres se demandent si le président démocrate utilise les droits de douane comme une arme pour paraître plus ferme envers la Chine que son rival républicain Donald Trump, qui a mené une guerre commerciale contre la Chine en 2018 et promis récemment de taxer toutes les importations en provenance de Chine à hauteur de 60 %.</p>
<p>La secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, et le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, avaient déclaré il y a environ un an, en deux occasions distinctes, que Washington ne cherchait pas à se séparer de la Chine sur le plan commercial, mais plutôt à « réduire les risques ».</p>
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<h2>Faut-il parler de séparation ou de guerre commerciale ?</h2>
<p>Tandis que des experts à Washington débattent des avantages des droits de douane pour protéger l’industrie américaine, peu d’entre eux considèrent que les mesures annoncées cette semaine représentent une « découplage » ou une nouvelle guerre commerciale.</p>
<p>Emily Kilcrease, spécialiste du commerce au Centre pour une nouvelle sécurité américaine, déclare que les tarifs élevés annoncés lundi dernier sur les véhicules électriques et autres produits technologiques propres, dont les batteries, font partie de l’« agenda de réduction des risques ».</p>
<li>Selon elle, la réduction des risques couvre tout, de la diminution des menaces sécuritaires en provenance de Pékin à la redistribution de la dépendance des États-Unis aux chaînes d’approvisionnement chinoises.</li>
<li>Elle indique que Biden cible les secteurs au cœur de la concurrence entre les États-Unis et la Chine, en ajoutant l’élément des droits de douane. Les outils de politique courants, comme les contrôles à l’exportation, sont inefficaces dans les secteurs où la Chine a une forte capacité ou une surproduction.</li>
<li>Kelley Williams, ancien responsable commercial à la Maison-Blanche sous Trump, a une vision différente et parle de « séparation stratégique » plutôt que de simple réduction des risques, selon le Financial Times.</li>
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<h2>Attirer les électeurs</h2>
<p>Certains se demandent si Biden change de cap pour séduire les travailleurs en cols bleus, courtisés à la fois par lui et Trump dans la Rust Belt industrielle américaine, rapporte le journal.</p>
<p>La Rust Belt se réfère à une zone industrielle de New York jusqu’au Midwest américain autrefois dominée par la fabrication, maintenant synonyme de déclin industriel avec des usines abandonnées.</p>
<li>Après révision juridique des droits de douane imposés par Trump sur des marchandises chinoises valant 300 milliards de dollars, Biden les a maintenus et ajouté de nouveaux tarifs sur les produits d’énergie verte.</li>
<li>Williams a déclaré : « Ce que nous voyons, c’est une symbolique fortement motivée politiquement. »</li>
<p>Emily Benson, spécialiste du commerce au Centre d’études stratégiques et internationales, affirme qu’il est crucial d’examiner chaque produit ciblé dans le nouveau droit de douane de Biden.</p>
<li>Elle explique que cibler les importations de véhicules électriques n’est pas un exemple de séparation, car le secteur automobile chinois et l’économie américaine ne sont pas fortement interdépendants.</li>
<li>Doubler les droits sur les semi-conducteurs chinois, les porter à 50 %, aurait un effet limité car les États-Unis importent peu de puces chinoises.</li>
<li>En revanche, cibler les produits finis contenant des puces serait un pas vers le découplage.</li>
<li>Brad Setser, expert commercial au Conseil des relations extérieures, pense que les nouveaux droits visent simplement à empêcher la Chine de prendre pied dans les secteurs américains émergents de l’énergie propre.</li>
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<h2>Perspective d’une séparation</h2>
<p>Setser considère peu probable que ces droits entraînent une plus grande séparation, car ils ne couvrent pas l’ensemble des aspects du commerce entre les deux pays.</p>
<p>Ces mesures s’efforcent d’éviter l’interdépendance dans des secteurs où la Chine n’était pas un fournisseur majeur des États-Unis.</p>
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<p>Les voitures électriques chinoises sont au cœur des nouveaux tarifs américains (Reuters)</p>