États-Unis
Les menaces de Trump et l’inflation en hausse
Réduire les dépenses publiques sans s’attaquer aux grands programmes de financement semble mission impossible. Ni les candidats aux élections américaines ni le Congrès ne semblent prêts à relever ce défi, préférant réduire les impôts sans toucher aux dépenses.
Les nouvelles déclarations de Donald Trump
Donald Trump a récemment affirmé son intention d’imposer des droits de douane atteignant 100% pour les pays qui envisagent d’abandonner le dollar américain, qu’il souhaite voir déprécié. Lors d’un rassemblement dans le Wisconsin, il a déclaré : « Si vous abandonnez le dollar, vous ne ferez pas d’affaires avec les États-Unis. » Cette annonce fait suite à des mois de réflexion avec ses conseillers économiques sur la manière de pénaliser ceux qui choisissent de commercer dans d’autres monnaies.
Une économie en difficulté
Trump se positionne comme le premier homme politique américain à soulever ce problème controversé. Son objectif est d’accroître la valeur du dollar tout en poussant les autres pays à utiliser une monnaie en déclin. On pourrait dire que l’économie américaine ressemble à un zombie, avec une dette croissante trois fois plus vite que le PIB. Pourtant, aucun des partis politiques n’ose prendre les décisions radicales nécessaires.
L’augmentation de la dette nationale entraîne un accroissement des coûts de service de celle-ci, déjà supérieurs à 1 000 milliards de dollars par an. Cela oblige le gouvernement fédéral à emprunter davantage, le conduisant à « imprimer » plus d’argent.
Les promesses de Trump pour l’avenir
Lors de sa précédente campagne présidentielle, Trump avait promis un budget équilibré et une réduction de la dette. Cependant, ses quatre années à la Maison-Blanche ont vu la dette nationale passer de 20 000 à 28 000 milliards de dollars, soit une augmentation de 40%. Aujourd’hui, il propose de rendre permanentes certaines mesures fiscales, ce qui pourrait alourdir la dette de 4 000 milliards de dollars supplémentaires.
Ensemble, ces dispositions fiscales pourraient représenter plus de 6 000 milliards de dollars de réductions d’impôts, voire 7 000 milliards selon certains experts budgétaires. Bloomberg News a même estimé le coût total à 10 000 milliards de dollars, incluant un crédit d’impôt demandé par le sénateur JD Vance.
Une approche risquée
Il faut admettre que proposer d’ajouter 7 000 milliards de dollars à la dette nationale est audacieux. Cependant, Trump prétend compenser ces réductions d’impôts par des réductions de dépenses. Lors d’un récent discours à l’Economic Club de New York, il a promis des économies considérables grâce à une commission gouvernementale, évoquant des « milliers de milliards » de dollars de réductions.
Toutefois, des experts ont averti que toute réduction significative des dépenses devrait inévitablement toucher des programmes essentiels tels que Medicare, la sécurité sociale ou les prestations des anciens combattants. Selon Bharat Ramamurti, ancien directeur adjoint du Conseil économique national sous Biden, il n’y a pas d’alternative à cette réalité mathématique.
Les implications de l’inflation
Nous nous retrouvons alors face à un dilemme. L’inflation, résultant d’une gestion discutable de l’économie, menace les fondements mêmes de la stabilité financière des États-Unis. À un moment où les impôts diminuent pour séduire l’électorat, les dépenses continuent d’être ignorées, engendrant ainsi des déficits grandissants et une inflation persistante.
Finalement, les propositions de Trump pourraient bien transférer le poids de la situation économique sur les étrangers, tout en maintenant une pression constante sur le dollar.
À propos de l’auteur
Bill Bonner est co-auteur de plusieurs best-sellers tels que « L’inéluctable faillite de l’économie américaine » et « L’empire des dettes ». Avec une carrière marquée par des réflexions approfondies sur l’économie et l’investissement, ses analyses sont largement suivies à l’international.