Sommaire
Russie : Prévisions d’un ralentissement économique majeur en 2025
Des rapports cités par l’agence Bloomberg indiquent que l’économie russe pourrait entrer dans une phase de déclin l’année prochaine, alors que le Kremlin fait face à des pressions économiques croissantes dues à la guerre en cours en Ukraine et aux sanctions occidentales strictes.
Bloomberg souligne que la capacité de la Russie à équilibrer les dépenses militaires et le soutien aux consommateurs locaux est désormais fortement limitée.
Un ralentissement du croissance économique
Des experts économiques interrogés par Bloomberg prévoient que la croissance économique russe ne sera que de 1 % en 2025, contre 3,1 % cette année.
Le Fonds monétaire international prévoit également une baisse de la croissance à 1,3 % l’année prochaine, due à une consommation du secteur privé affaiblie et à une diminution des investissements.
Même si la guerre devait se terminer, les économistes s’attendent à ce que ce ralentissement persiste en raison de l’absence de moteurs structurels de croissance, tels que la baisse de la productivité et le manque de financement.
Les économistes s’attendent à un ralentissement continu de l’économie russe en raison des pressions de la guerre (Reuters).
Épuisement des fonds souverains
Avant le guerre russo-ukrainienne de février 2022, la Russie disposait d’environ 140 milliards de dollars d’actifs liquides dans son fonds de richesse nationale, mais cela a chuté à environ 55 milliards de dollars en octobre dernier, dont seulement 31 milliards sont négociables.
Selon Alexei Isakov, un économiste de Bloomberg, la Russie a fortement compté sur la vente de yuans chinois pour soutenir sa monnaie locale (le rouble), ce qui a accru son exposition aux fluctuations du marché et affaibli sa capacité à atténuer les pressions inflationnistes.
Hausse de l’inflation et des taux d’intérêt
Avec la contraction des réserves financières, l’économie russe souffre d’une inflation élevée et d’une augmentation des coûts d’emprunt, le taux d’intérêt directeur de la Banque centrale russe étant actuellement de 21 %, et devrait rester à des niveaux élevés pendant plusieurs années.
Isakov affirme que cette situation exercera une pression accrue sur les consommateurs russes, qui ont récemment exprimé leur soutien à la poursuite de la guerre selon un sondage.
Une économie de guerre
Le rapport de Bloomberg suggère que le Kremlin pourrait être contraint de réorienter les ressources économiques vers des secteurs prioritaires militaires, tels que l’industrie et la défense, au détriment de secteurs tels que les services et la construction.
La Russie entre ainsi dans une nouvelle phase d’économie de guerre, un chemin qui pourrait la rendre vulnérable aux fluctuations des prix de l’énergie, sa principale source de revenus.
Les défis actuels rappellent ceux de l’Union soviétique dans les années 1980, lorsque la chute des prix du pétrole et le manque de ressources financières ont conduit à son effondrement.
Bien que le président Vladimir Poutine puisse être conscient de ces risques, les options qui s’offrent à lui semblent limitées, selon l’agence américaine.
Bloomberg note que face à ces évolutions, la Russie se retrouve coincée entre la nécessité de financer la guerre et la préservation d’une stabilité économique interne fragile, une équation difficile à réaliser dans les années à venir.
Il est prévu que la part des dépenses de défense dans le produit intérieur brut augmente, passant de 3,7 % en 2023 à 5,3 % cette année et 6,1 % d’ici 2025.
La Russie consacre actuellement 3,4 % supplémentaires de son produit intérieur brut annuel à la sécurité nationale, ce qui peut être considéré comme des dépenses militaires, selon un rapport de la revue « Spectator » d’octobre dernier.