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Perspective noire pour l’économie israélienne en 2024
Cette semaine, le Fonds monétaire international a dressé un tableau sombre de l’économie israélienne pour 2024, après avoir constaté un faible taux de croissance l’année dernière. Cette situation coïncide avec la poursuite de la guerre en cours dans la bande de Gaza et les affrontements au Liban.
Prévisions du FMI
Dans son rapport trimestriel « Perspectives de l’économie mondiale » publié lundi dernier, le FMI prévoyait une croissance du produit intérieur brut (PIB) de seulement 2,7 % pour 2025, un chiffre qui a été réduit de moitié par rapport aux prévisions précédentes émises en avril.
Pour 2024, le FMI prévoit une croissance de 0,7 % de l’économie israélienne, un chiffre en baisse par rapport à 2 % en 2023, avec une croissance principalement alimentée par l’augmentation des dépenses gouvernementales en matière de défense et de sécurité.
Une croissance potentiellement négative
Selon les calculs du ministère des Finances israélien, les taux de croissance pour la période 2023-2025 pourraient être négatifs si l’on tient compte de l’augmentation naturelle de la population et des colons. En tenant compte de la croissance démographique et de l’inflation, la croissance réelle pourrait atteindre 2,9 %, tandis que des taux en deçà de ce chiffre indiqueraient une stagnation économique.
Archives économiques
Selon les données de la Banque mondiale, la dernière fois que l’économie israélienne a enregistré une croissance inférieure à 0,7 % (hors année de la pandémie de coronavirus) remonte à 2002, lorsque l’économie a connu un recul de 0,1 %. Cette période coïncide avec les années les plus difficiles de la seconde intifada palestinienne.
Lors de la crise financière mondiale de 2008, l’économie israélienne n’a enregistré qu’une croissance de 0,9 %. En 2020, l’économie a connu une contraction de 1,9 % en raison de la pandémie, avant de rebondir fortement en 2021 avec une croissance de 8,6 % et de 6,8 % en 2022, avant de retomber à 2 % en 2023.
Un long chemin vers la reprise
La reprise économique en Israël après le conflit actuel semble nécessiter plus de temps que prévu, selon les analyses des experts de la Bourse de Tel Aviv et les prévisions du FMI. Si la guerre se termine, une amélioration économique est attendue, mais celle-ci se fera lentement, car les investisseurs devront regagner confiance dans la stabilité du pays.
Augmentation des déficits budgétaires
Le 10 octobre, le ministère des Finances a annoncé que le déficit budgétaire pour les 12 mois se terminant en septembre avait atteint 8,5 %, en augmentation par rapport à 8,3 % l’année précédente. Cette augmentation est attribuée aux dépenses militaires croissantes liées à l’opération en cours à Gaza depuis octobre.
Les analystes s’attendent à ce que le déficit augmente davantage avec les nouvelles données d’octobre, en raison de l’escalade du conflit au Liban et des inquiétudes croissantes concernant une possible guerre régionale impliquant l’Iran. Avant l’escalade avec le Hezbollah, le ministère prévoyait que le déficit atteindrait son maximum en septembre 2024, suivi d’une possible réduction progressive.
La valeur du déficit de 8,5 % par rapport au PIB pour 2023 représente environ 45 milliards de dollars, puisque le PIB d’Israël en 2023 était d’environ 530 milliards de dollars.
Conclusion sur la situation économique
Israël a cherché à plusieurs reprises à se tourner vers les marchés de la dette mondiale pour obtenir les liquidités nécessaires au financement de ses dépenses militaires et à la couverture de son déficit budgétaire.