800 Millions d’euros pour la Nouvelle-Calédonie : Un soutien face à la crise
Pour aider l’économie de la Nouvelle-Calédonie, durement touchée par des émeutes, l’État français a décidé de fournir une aide financière substantielle, s’élevant à 400 millions d’euros.
Destruction massive et conséquences désastreuses
« Les dégâts sont pharaoniques », déclare Sylvain Brouard, directeur de recherche à Sciences Po Bordeaux et spécialiste des enjeux calédoniens. Selon le Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, les destructions provoquées par les émeutes depuis le 13 mai 2023 représentent jusqu’à 15 % du PIB de l’archipel.
Les émeutes ont causé des dommages considérables aux entreprises, aux infrastructures publiques, y compris aux maisons, églises, commerces, écoles et routes. L’économie locale est dans un état critique. Les deux usines de nickel, essentielles à l’activité économique, sont actuellement à l’arrêt et ne trouvent pas de repreneurs. « Les entreprises qui n’ont pas subi de dégâts peinent également, car elles n’ont plus de fournisseurs ni de clients », explique l’expert. De plus, les institutions font face à des difficultés financières croissantes. « Les régimes de santé et de retraite sont en faillite virtuelle, et les remboursements de médicaments ont cessé », ajoute-t-il, soulignant une « surmortalité impressionnante due à l’impossibilité d’accéder aux soins ».
Exode et effondrement immobilier
La situation précaire pousse de nombreux habitants à quitter l’île. « Tous ceux qui peuvent partir quittent l’île », insiste le chercheur. Les avions sont pleins à destination de l’extérieur et le marché immobilier connaît un effondrement des prix estimé à 50 %.
Mesures de soutien et réformes nécessaires
Face à cette crise sans précédent, le Haut-Commissariat a déclaré que « les dégradations ont eu un effet majeur sur l’outil productif et les infrastructures ». En réponse, l’État français a débloqué 400 millions d’euros pour soutenir les entreprises, les institutions ainsi que les services publics, notamment dans les secteurs de la santé et de l’électricité. Ce soutien financier inclut également le versement des prestations sociales, telles que le chômage et les retraites.
En complément, un soutien additionnel de 165,8 millions d’euros a été accordé, en partie sous forme d’avances remboursables. Cependant, ce financement est conditionné à l’adoption de réformes visant à améliorer le modèle social et économique de la Nouvelle-Calédonie. Enfin, des mesures spécifiques pour soutenir l’industrie du nickel sont également envisagées.