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L’Open de Karama : Impact de la fermeture sur l’économie palestinienne
Depuis le 9 septembre 2023, l’occupant israélien a fermé le côté commercial du passage de Karama, situé entre la Jordanie et la Palestine, aggravant ainsi la crise économique déjà précaire de la Cisjordanie. Cette fermeture a été déclenchée suite à la mort de trois agents de sécurité israéliens, tués par le conducteur de camion jordanien Maher al-Jazi, originaire de la province de Ma’an, au sud du royaume.
Le passage de Karama, situé à l’est de la ville de Jéricho, est désormais alternatif au passage « Sheikh Hussein », près de Bisan, et à la « Vallée de l’Arava », qui relie Eilat à Akaba, et continue d’accepter les individus et les marchandises entre la Jordanie et Entité sioniste.
Arrêt total des activités
Selon le Syndicat national palestinien des travailleurs du transport, environ 300 camions qui acheminent des marchandises vers la Cisjordanie sont à l’arrêt depuis l’imposition de cette fermeture. Aadil Amro, membre du syndicat, a déclaré que le passage est une source de revenus pour près de 300 conducteurs, qui sont désormais au chômage. Des dizaines d’ouvriers palestiniens travaillant dans le passage, ainsi que des centaines de bénéficiaires indirects, sont également touchés, notamment les commerçants.
Près de la moitié de ces camions (environ 150) acheminent du ciment de la Jordanie vers les villes de la Cisjordanie. Le transit des marchandises jordaniennes vers la Palestine est soumis à des procédures israéliennes strictes, impliquant des contrôles manuels ainsi que l’utilisation de matériels de détection. Les camions jordaniens terminent leur mission à la frontière israélienne, où des camions palestiniens, soumis aux mêmes inspections, attendent.
Conséquences pour les commerçants palestiniens
Ce blocage entraîne des pertes considérables pour les commerçants palestiniens, dont les marchandises stagnent sur des camions ou dans des entrepôts en Jordanie, aggravant ainsi le manque de certains produits sur les marchés de la Cisjordanie. Amro appelle à l’intervention d’institutions internationales et de défense des droits de l’homme pour faire pression sur Entité sioniste afin de rouvrir le passage le plus rapidement possible.
Un passage vital pour l’économie palestinienne
Le passage de Karama est essentiel pour la Cisjordanie, permettant l’exportation et l’importation de biens via le port d’Akaba. Actuellement, il est administré par l’Autorité des aéroports israéliens, dont les employés refusent de reprendre le travail, selon des sources israéliennes.
Conformément aux Accords d’Oslo, la sécurité à la frontière demeure sous la responsabilité d’Entité sioniste durant la période transitoire, ce qui inclut la gestion des marchandises. Entité sioniste retient également une part des taxes sur le commerce pour diverses raisons, ayant déjà prélevé environ 6 milliards de shekels (environ 1,6 milliard de dollars) des fonds destinés à l’Autorité palestinienne, ce qui a considérablement réduit la capacité de cette dernière à régler les salaires de ses employés.
Progrès commerciaux en péril
Les limitations imposées par le Protocole de Paris de 1995 restreignent la croissance économique palestinienne, car elles centralisent les échanges principalement entre la Palestine et Entité sioniste. Malgré cela, le volume des échanges entre la Jordanie et la Palestine a considérablement augmenté suite à plusieurs accords signés entre les deux pays durant la dernière décennie.
Selon des données récentes du ministère palestinien de l’Économie, les importations en provenance de Jordanie ont augmenté de 227,6% et les exportations de 50,2% au cours des dix dernières années. En 2022, le commerce entre les deux pays a atteint environ 432 millions de dollars, soit une augmentation de 32% par rapport à 2021.
Impact sur les accords commerciaux
Cette fermeture intervient peu après un accord entre la Jordanie et la Palestine visant à renforcer la coopération économique et à élargir le volume des échanges commerciaux, qui devrait atteindre un milliard de dollars par an. Cet accord prévoyait également d’augmenter le nombre de produits autorisés à être exportés vers la Palestine, passant de 300 à 425 biens.
Thabet Abu Al-Rous, expert en économie, indique que la fermeture du passage affectera directement 14 accords commerciaux palestiniens signés en juin. Les importations de la Palestine en provenance de Jordanie se concentrent particulièrement sur les fruits, légumes et matériaux de production.
Conclusion temporaire sur la situation économique
Les problèmes culminent avec une hausse des prix significative en Cisjordanie, alimentée par la fermeture d’une voie d’importation capitale. Le nombre de camions transitant entre la Jordanie et la Palestine, qui atteignait certains jours 700 camions, se trouve gravement touché. Les marchandises, y compris les aides humanitaires, arrivant habituellement par le passage de Karama, doivent désormais être redirigées, ce qui complique encore davantage le paysage économique fragile de la Palestine.