Sommaire
Graphorama : Analyse de l’Actualité Économique en France
Le graphorama présente quatre infographies soigneusement sélectionnées chaque semaine pour offrir une perspective différente sur l’actualité économique.
1. L’inflation ralentit nettement à l’automne
En France, les prix continuent d’augmenter, mais à un rythme beaucoup moins soutenu. En août 2024, l’inflation était de 1,8 % par rapport à août 2023, alors que cette hausse n’est plus que de 1,2 % entre septembre 2023 et septembre 2024. Bien que les augmentations passées depuis le début de l’épisode inflationniste en 2021 ne soient pas totalement effacées, il est clair que la période de hausse rapide des prix est derrière nous. Cela a incité les principales banques centrales occidentales à [enclencher des baisses de taux](https://www.alternatives-economiques.fr/couts-demprunt-continuer-de-baisser/00112493).
Le ralentissement de l’inflation s’explique notamment par la baisse des prix de l’énergie, notamment du pétrole, due au ralentissement économique en Chine et à l’augmentation de la production de brut aux États-Unis, au Canada, au Brésil et au Guyana. Selon Sylvain Bersinger, chef économiste du cabinet Asterès, les dissensions au sein de l’OPEP pourraient entraver la capacité du cartel à maintenir les prix, certains pays dépassant leurs quotas de production.
Les produits manufacturés voient également leur prix diminuer comparé à septembre dernier. Cependant, les produits frais et les services participent encore à l’inflation, en particulier en raison des hausses salariales. Cette tendance devrait cependant s’atténuer, la croissance des salaires réels ayant déjà ralenti au premier semestre 2024, comme l’indique la Banque de France.
2. La crise sans fin de la construction
Le secteur de la construction continue de naviguer dans des eaux troubles. En août 2024, seulement 21 405 nouveaux logements ont été lancés, portant le total à 269 700 sur les douze derniers mois. Ce chiffre reste bien en deçà des 400 000 nécessaires chaque année pour remédier au mal-logement en France, selon la Fondation Abbé Pierre.
La dynamique générale des chiffres reste inquiétante. Emmanuel Macron avait promis un « choc d’offre » lors de son arrivée à l’Élysée, mais depuis sept ans, la construction ne cesse de décliner, excepté durant le rattrapage post-Covid. Les différentes coupes dans le logement social par l’exécutif n’ont pas aidé, rendant difficile le dépassement de la barre des 100 000 nouveaux logements par an, un objectif pourtant atteint dans les années 2010.
Actuellement, les chiffres sont les pires depuis quinze ans, malgré une promesse floue d’allègement des normes par Michel Barnier. Les marges budgétaires sont limitées, mais il reste possible de revoir la politique du logement sans augmenter significativement les dépenses publiques.
3. Nos émissions de gaz à effet de serre baissent encore, mais pas assez vite
Les émissions de gaz à effet de serre en France ont diminué de 5,8 % entre 2022 et 2023, mais ce rythme a ralenti. Au premier semestre 2024, les émissions se chiffrent à 189 millions de tonnes équivalent CO2, soit une baisse de 3,6 % par rapport au même semestre de l’année précédente, selon le Citepa.
Cette réduction permet de revenir sous le niveau observé au premier semestre 2020, durant le confinement. Cependant, elle reste insuffisante pour atteindre l’objectif de diminution de 55 % d’ici 2030. Le Citepa souligne que cela nécessiterait une réduction de 4,7 % par an.
Par ailleurs, le deuxième trimestre 2024 a vu une diminution moins significative des émissions, notamment en raison des contributions faibles des secteurs des transports et de l’industrie, ainsi que des bâtiments. En revanche, la production d’énergie a continué de contribuer positivement à la baisse grâce à l’arrêt des centrales à charbon.
4. Qui aide les multinationales à éviter les impôts ?
Les Iles Vierges britanniques se distinguent comme le territoire le plus opacifiant pour les grandes entreprises cherchant à éviter l’impôt, selon le classement de l’ONG Tax Justice Network. Ce classement évalue la législation de différents pays afin de déterminer leur niveau d’opacité fiscale, pondéré par le flux de capitaux des multinationales.
La liste inclut 70 territoires qui représentent collectivement 100 % d’opacité. Les îles de l’ancien Empire britannique continuent de jouer un rôle majeur, représentant 37 % de l’opacité mondiale. L’Europe, incluant les îles Anglo-Normandes et la Suisse, fait également état de 29 % de l’opacité mondiale, soulignant la nécessité d’une lutte contre l’évasion fiscale des grandes entreprises.
Ainsi, ce graphorama met en lumière des enjeux économiques cruciaux, notamment l’inflation, la crise du logement, les émissions de gaz à effet de serre et l’évasion fiscale, questionnant les politiques actuelles et l’engagement en matière d’environnement et d’économie en France.