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L’Importance Cruciale de l’Accord Bancaire Israël-Palestine
La convention de correspondance bancaire signée entre le secteur bancaire palestinien et les banques israéliennes arrive à son terme à la fin du mois d’octobre 2023. Cet accord fournit un cadre légal aux banques israéliennes face à d’éventuelles poursuites aux États-Unis ou en Israël concernant des allégations de financement du terrorisme.
Contexte et Problématiques Actuelles
Depuis le début des hostilités israéliennes à Gaza le 7 octobre 2023, cette convention a suscité des préoccupations parmi les banques opérant sur le marché palestinien en raison du retard pris par le ministère des Finances israélien dans la signature de son renouvellement.
Actuellement, les banques israéliennes Discount et Hapoalim gèrent les relations entre les banques palestiniennes et le système bancaire israélien, facilitant ainsi l’envoi et la réception des transferts d’argent, notamment ceux liés aux paiements commerciaux.
Protection Judiciaire des Banques
Pour protéger ces banques contre les poursuites potentielles liées au financement d’activités terroristes, Israël a, il y a trois ans, mis en place une protection légale renouvelée chaque année par le ministre des Finances. Sans cette protection, l’Autorité palestinienne perdrait son immunité, et les banques israéliennes pourraient faire face à des poursuites tant en Israël qu’aux États-Unis.
Au cours des dernières années, des citoyens israéliens de nationalité américaine ont intenté des actions en justice contre des banques palestiniennes accusées de financement du terrorisme, mais ces poursuites ont été annulées.
Fréquence de Renouvellement et Importance Économique
Depuis le conflit à Gaza, le renouvellement de la convention se fait tous les trois mois au lieu d’une durée d’un an. Le dernier renouvellement a eu lieu en juillet, couvrant la période d’août 2023 à octobre 2024. L’importance de cette relation avec les banques israéliennes est primordiale pour les banques palestiniennes, car sans elle, les transferts d’argent commerciaux seraient impossibles.
- Le volume des échanges commerciaux entre les deux parties atteint environ 800 millions de dollars par mois.
- Les transferts d’argent pour toutes les raisons dépassent un milliard de dollars mensuellement.
Les banques israéliennes constituent une clé d’accès essentielle pour de nombreuses banques palestiniennes au système bancaire mondial. Sans cette relation, la majorité des banques palestiniennes perdraient leurs principales fonctions.
Dispositions Actuelles du Secteur Bancaire Palestinien
Le secteur bancaire palestinien dispose d’actifs totalisant environ 22 milliards de dollars, avec des dépôts clients dépassant 17,5 milliards de dollars. Les facilités de crédit approchent les 12 milliards de dollars. Actuellement, 13 banques, dont 7 locales et 6 étrangères (5 banques jordaniennes et une égyptienne), opèrent sur le marché bancaire palestinien.
Impact Économique d’un Échec de Renouvellement
Le commerce entre la Palestine et Israël, notamment les paiements pour l’électricité et l’eau, risquerait d’être le plus touché. Les Palestiniens importent 90 % de leur électricité et environ 80 % de leur eau d’Israël. Un non-renouvellement de la convention de correspondance bancaire entraînerait un manque de nombreux biens essentiels, y compris le carburant, dont 100 % provient d’Israël.
Alerte Internationale
Récemment, des pays majeurs, conduits par les États-Unis, ont averti le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu des risques que son gouvernement fait peser sur l’économie palestinienne via le secteur bancaire. Dans une lettre datée du 25 octobre, le secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen, et sept alliés ont exprimé leurs inquiétudes concernant la possibilité que le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich, ne signe pas le renouvellement de l’accord, ce qui pourrait entraîner l’effondrement du système bancaire palestinien.
Il est à noter que Smotrich, reconnu pour ses positions politiques extrêmes, a présenté plusieurs exigences aux banques palestiniennes pour éviter le financement non autorisé, et la Maison Blanche a indiqué qu’elles respectaient les conditions établies par Smotrich.