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Le droit à la déconnexion pour dynamiser l’économie et réduire le burnout

par Lea
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Le droit à la déconnexion pour dynamiser l'économie et réduire le burnout

Le droit à la déconnexion pour dynamiser l’économie et réduire le burnout

Le gouvernement britannique est convaincu que son projet de « droit à la déconnexion » apportera des bénéfices économiques et de productivité cruciaux pour le pays, tout en améliorant le bien-être des travailleurs.

Des règles favorisant le bien-être des travailleurs

Ces nouvelles règles offriraient aux employés le droit légal d’ignorer les messages de leur patron en dehors des heures de travail habituelles. Le Parti travailliste de Keir Starmer a proposé cette initiative avant de remporter les élections générales de juillet, et un porte-parole de Downing Street a indiqué cette semaine que le gouvernement poursuivrait ces projets, mettant en lumière les préoccupations relatives à l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

« Il s’agit de garantir aux gens un temps de repos », a déclaré le porte-parole adjoint du Premier ministre. « De bons employeurs comprennent que pour que les travailleurs restent motivés et productifs, ils doivent pouvoir se déconnecter, et une culture de présence peut nuire à la productivité. »

Une initiative de grande envergure

Les propositions à venir font partie de l’initiative « New Deal for Working People » du Parti travailliste, qui comprend également une augmentation du salaire minimum, une approche plus généreuse des congés maladie, et une série de réformes visant à améliorer la qualité de vie des travailleurs au Royaume-Uni.

Le document complet cite la pandémie de COVID-19 comme le principal catalyseur du travail hybride et à distance au Royaume-Uni, et explique pourquoi la frontière entre la vie professionnelle et la vie personnelle est désormais floue. Toutefois, les règles ne s’appliqueront pas directement à toutes les entreprises, professions et secteurs d’activité. Certaines personnes apprécient d’ailleurs la flexibilité de travailler en dehors des heures conventionnelles.

Un besoin de changement dans la culture du travail

Dans le domaine de la cybersécurité, par exemple, la crainte d’une attaque par ransomware le vendredi soir qui gâcherait le week-end est une réalité persistante. L’idée de protéger le droit à la déconnexion ne sera pas aussi évidente que dans d’autres secteurs.

Cependant, compte tenu des taux de burnout dans le secteur de la sécurité informatique et du secteur IT en général, le Parti travailliste pourrait avoir raison de parler des avantages économiques d’une telle approche.

Pour éviter que les foyers des travailleurs britanniques ne deviennent des « bureaux 24/7 », comme le dit le Parti travailliste, il est envisagé de transformer l’attitude des Britanniques envers le travail afin de l’aligner davantage sur celle d’autres pays ayant déjà introduit des mesures similaires.

Des exemples internationaux probants

L’Irlande et la Belgique ont été citées comme des voisins proches du Royaume-Uni ayant mis en place leur propre politique de « droit à déconnexion ». Les lieux de travail devront respecter le droit de leurs employés de refuser les activités professionnelles en dehors des heures de travail et s’abstenir de les contacter habituellement à ces heures. Il ne sera également pas possible de sanctionner les travailleurs pour s’être déconnectés avant et après le travail.

Cette idée prend également racine ailleurs. L’Australie a adopté sa propre législation équivalente plus tôt cette année, tandis que l’Argentine a donné aux travailleurs à distance le droit de se déconnecter depuis 2021 via une loi sur le travail à distance.

Un avenir incertain pour le droit à la déconnexion au Royaume-Uni

Comment ces règles seront appliquées au Royaume-Uni reste incertain. Une source gouvernementale s’exprimant aux côtés de Sky News a déclaré que les politiques seront mises en œuvre d’une manière permissive, permettant aux employeurs et aux travailleurs de convenir de ce qui est autorisé ou non, plutôt que d’établir des règles par un « diktat ».

Cela ressemble à une mise en œuvre similaire à ce qui se passe déjà en France, où les entreprises de 50 employés ou plus sont tenues de trouver un accord sur l’application du droit à la déconnexion. Ces discussions ont lieu entre les entreprises et les syndicats concernés.

Interrogé pour plus de détails, le ministère des Affaires et du Commerce a refusé de fournir des informations supplémentaires, mais a déclaré que davantage de détails sur les projets seraient révélés ultérieurement. « Ce gouvernement est fier de livrer la plus grande réforme des droits des travailleurs depuis une génération », a déclaré un porte-parole du ministère.

Défis à relever pour la mise en œuvre

Il n’est peut-être pas surprenant que le Royaume-Uni n’ait pas encore finalisé ses projets. Starmer vient à peine d’assumer ses fonctions, et face à des défis tels que la montée de la violence, des émeutes et l’établissement de nouvelles relations avec des dirigeants étrangers, interdire un message de 21h30 d’un patron pourrait ne pas être une priorité immédiate.

La mise en œuvre du droit à la déconnexion dans d’autres pays a mis en évidence les défis qui devront être abordés au Royaume-Uni pour que cette mesure soit un succès. Son application sera surveillée de près, tout comme les critiques faites à d’autres pays tels que la France et l’Italie, qui n’imposent pas de sanctions directes en cas de non-conformité.

Cependant, comme le fait remarquer le cabinet d’avocats Linklaters, l’approche opposée adoptée par des pays comme le Portugal, qui est stricte et inflexible, pourrait signifier que ces politiques ne sont pas du tout applicables dans certains secteurs, empêchant ainsi ces travailleurs de bénéficier d’une version plus assouplie.

« Une approche suggérée pourrait impliquer la mise en place par les employeurs de technologies, telles que des outils permettant de bloquer la livraison d’emails en dehors de certaines heures », a blogué Alice Hoskins, associée chez Linklaters. « Par exemple, il a été rapporté qu’un constructeur automobile allemand empêchait la livraison d’emails à certains employés pendant la nuit ou lorsqu’ils étaient en congé. »

« Toutefois, une approche universelle pourrait exposer les organisations à des situations potentiellement dommageables, où les travailleurs ne peuvent pas répondre à des problèmes importants et inattendus qui surviennent en dehors des heures de travail. »

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