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Israël : Crise économique et tensions après les accords de cessez-le-feu
Selon le journal israélien Calcalist, les négociations, sous l’égide des États-Unis, visant à parvenir à un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban, ont connu des avancées significatives et pourraient aboutir à un accord dans un futur proche.
Cependant, ces progrès ont été vivement critiqués par les maires et les habitants des régions nord d’Israël.
Le maire de Kiryat Shmona, Avichai Stern, a qualifié l’accord d’« accord de reddition », affirmant que les habitants retourneraient dans des zones ravagées, sans garanties de sécurité réelles. Stern a ajouté : « Nous sommes passés d’une conversation sur une victoire complète à une situation de reddition, mettant à nouveau nos habitants en danger. »
Une crise économique et sociale aiguë
Le rapport de Calcalist révèle qu’environ 22 000 habitants de Kiryat Shmona ont été évacués depuis le début de la guerre, laissant la ville presque vide.
Plus de 70 % des petites entreprises ont fermé leurs portes, tandis que les grandes usines ont déplacé leur équipement vers des sites plus sûrs, selon le quotidien. Le rapport souligne que 68 % des habitants qui pourraient revenir ne trouveraient pas d’emplois en raison de l’effondrement de l’activité économique.
Inaction gouvernementale
Bien que le gouvernement ait annoncé la mise à disposition de milliards de shekels pour la reconstruction du nord, la mise en œuvre souffre d’une lenteur extrême.
Selon le rapport de Calcalist, l’exécutif a échoué à élaborer un plan global répondant aux besoins économiques et sociaux des populations revenant. Aucune budget clair ni plan d’action pour la reconstruction n’a été établi, ce qui a suscité le mécontentement des maires, qui qualifient la réponse gouvernementale de « burocratique et inefficace. »
Indemnités jugées insuffisantes
Des données officielles montrent que la guerre a causé plus de 2700 cas de dommages dans les villages proches de la frontière libanaise, touchant les maisons et les infrastructures publiques.
Dans des régions comme Akko, Tibériade et Haïfa, près de 9 000 cas de dommages aux bâtiments ont été enregistrés, avec plus de 7 000 cas concernant des véhicules, ainsi qu’environ 340 cas de dommages à l’infrastructure agricole, selon Calcalist.
À ce jour, le gouvernement a versé des indemnités totalisant 140 millions de shekels (environ 37 millions de dollars), avec une allocation de 2 milliards de shekels (550 millions de dollars) pour soutenir indirectement les entreprises touchées.
Les maires ont exprimé leur frustration face à l’absence d’un plan global de reconstruction. Le maire de Kiryat Shmona a averti que l’accord pourrait ramener les habitants dans une situation de sécurité instable, similaire à celle d’avant la guerre. Il a souligné que le gouvernement avait raté une occasion de traiter radicalement les menaces sécuritaires et sociales, en appelant à la création d’une zone tampon à la frontière pour garantir la sécurité des habitants.
La commission des finances de la Knesset a annoncé un nouveau paquet d’indemnités incluant un soutien aux entreprises dans les zones touchées, mais ces indemnités ont suscité des controverses en raison de la réduction de l’aide dans des régions comme Haïfa par rapport à d’autres zones du nord.