Fermeture de l’usine Solvay à Salindres : 68 emplois menacés
Le site de l’entreprise Solvay, un leader belge du secteur chimique, fermera ses portes en 2025. Cette décision a été annoncée ce mardi lors d’un Comité Social et Économique (CSE) en présence des représentants du personnel. Dans cette commune située à une dizaine de kilomètres au nord-est d’Alès, soixante-huit postes seront supprimés d’ici octobre 2025.
Raisons de la fermeture
Solvay, qui se spécialise dans la production d’acide trifluoroacétique (TFA) et de dérivés fluorés, justifie sa décision par plusieurs facteurs. L’entreprise met en avant la forte concurrence internationale, principalement asiatique, sur les produits fabriqués à Salindres, ainsi qu’une dégradation des performances financières du site au fil des années. Un autre élément à prendre en compte est le durcissement des réglementations européennes et françaises concernant les PFAS (substances per- et polyfluoroalkyles).
Les alertes des associations environnementales
Les PFAS, souvent qualifiés de polluants éternels, sont présents dans de nombreux objets de la vie quotidienne et soulèvent des inquiétudes quant à leurs effets potentiels sur la santé. Bien que le degré de certitude sur ces effets varie selon les organismes, l’Agence Régionale de Santé (ARS) reconnaît quatre impacts avérés : la diminution de la réponse immunitaire, la dyslipidémie, la baisse du poids de naissance et l’augmentation du risque de cancer du rein.
Ces dernières années, des associations de protection de l’environnement ont tiré la sonnette d’alarme concernant les niveaux de ces polluants autour de l’usine de Salindres. Selon Générations Futures, des analyses ont révélé des concentrations exceptionnellement élevées de PFAS dans les eaux de surface et l’eau potable des communes voisines, dépassant les normes internationales.
Réactions des autorités locales
Face à cette annonce, Etienne Malachanne, maire de Salindres, a exprimé son choc : « On savait que l’activité avait des difficultés, mais on ne s’attendait pas à quelque chose de si brutal. C’est une plateforme industrielle historique. » Christophe Rivenq, président de l’agglomération d’Alès, a rappelé que la loi impose à Solvay de rechercher un repreneur. Carole Delga, présidente de la région Occitanie, a ajouté qu’il est essentiel de préserver le savoir-faire et les compétences techniques présentes sur ce site, en explorant toutes les options pour maintenir l’activité industrielle.
Engagement des syndicats et avenir incertain
Bruno Rivier, secrétaire départemental de la CGT dans le Gard, a également fait entendre sa voix, affirmant : « On ne va pas laisser faire. » Selon lui, le groupe chimique pourrait délocaliser vers des pays où les normes environnementales sont moins strictes. Actuellement, Solvay emploie plus de 9 000 personnes dans 41 pays, réparties sur 45 sites de production, et s’engage à accompagner les employés affectés par cette fermeture.