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Défis et enjeux de l’économie chinoise après le « Troisième Plénum »
La semaine dernière, la Chine a clôturé le « Troisième Plénum », une série de réunions destinées à présenter les orientations politiques du Parti Communiste Chinois pour les cinq prochaines années. Le communiqué final de cette session a mis en avant l’engagement du gouvernement à promouvoir un « développement économique de haute qualité », probablement centré sur l’innovation technologique locale, tout en annonçant des réformes structurelles visant à réduire les risques liés au secteur immobilier et à la dette des gouvernements locaux.
Les défis pour l’économie chinoise
Les décideurs chinois prennent conscience des défis pressants auxquels l’économie est confrontée. La demande interne reste, en effet, relativement faible, incitant la Banque Populaire de Chine (PBOC) à abaisser les taux d’intérêt cette semaine. De plus, la croissance des ventes au détail, qui n’a augmenté que de moins de 2 % en glissement annuel, semble stagnante. Le produit intérieur brut (PIB) du deuxième trimestre, quant à lui, a déçu en s’établissant à 4,7 %, laissant présager la nécessité de nouveaux stimulations politiques pour atteindre l’objectif fixé de 5 % par les fonctionnaires.
Les enjeux du secteur immobilier
Les difficultés rencontrées par les entreprises de construction en Chine sont bien connues. Les chiffres indiquent une baisse significative du nombre de chantiers ouverts en 2023 et 2024, conséquence des difficultés de gestion de la dette au sein des entreprises de développement immobilier.
Un commerce en ralentissement
Les données commerciales révèlent également un ralentissement. La demande d’importations a été plus faible que prévu ces derniers mois, ce qui pourrait avoir des répercussions sur l’économie dans son ensemble.
Situation de l’inflation
Un point positif dans ce contexte est l’absence de pressions inflationnistes, avec une inflation des prix à la consommation et des producteurs à zéro ou en dessous. Cette faiblesse des dynamiques de prix est en phase avec un ralentissement, voire une réduction, de la croissance de la masse monétaire.
Ces éléments ont contribué à une baisse des rendements des obligations d’État chinoises, le rendement à 2 ans s’approchant des niveaux record atteints en 2020. Actuellement, les coûts d’emprunt du gouvernement chinois sont significativement inférieurs à ceux des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Allemagne.
Prévisions sur l’économie chinoise
La demande intérieure semble plus faible que prévu, ayant des implications sur la demande globale. La Banque Centrale a déjà procédé à une réduction de taux, et de futurs investissements fiscaux ou mesures de soutien pourraient se profiler à l’horizon, même si les défis persistants dans le secteur immobilier incitent le gouvernement à faire preuve de prudence dans ses dépenses.
Parallèlement, une reprise des exportations chinoises est observée, peut-être en raison de la volonté des entreprises de réduire le surplus de production. Les prix des exportations ont chuté par rapport au pic de 2022, ce qui pourrait avoir un impact positif sur l’inflation dans les marchés développés, tout en soulevant des inquiétudes sur la vente à bas prix de produits par les producteurs chinois.
Conséquences sur le marché boursier mondial
Concernant le marché boursier mondial, la faiblesse de la demande chinoise pourrait représenter un obstacle pour les économies ouvertes de la zone euro, tandis que le marché américain, davantage centré sur sa propre économie, pourrait être moins touché. À l’inverse, une reprise potentielle de la demande chinoise pourrait donner un coup de pouce aux entreprises européennes.