La nécessité de la rénovation énergétique en France
Alors que la rénovation énergétique du parc immobilier est au cœur des engagements du gouvernement, elle apparaît comme une obligation pour de nombreux particuliers confrontés à la flambée de leurs factures due à l’inflation. Pour réduire leurs dépenses sans compromettre leur confort, la solution durable réside dans l’isolation des logements, l’amélioration de la ventilation et la modernisation des systèmes de chauffage. Cependant, il est crucial de s’interroger sur les moyens financiers nécessaires à de telles rénovations. Quel budget prévoir et les ménages disposent-ils d’une enveloppe suffisante ? Plusieurs études offrent des éléments de réponse.
Motivation des Français à entreprendre des travaux
Les Français sont fortement motivés à agir en matière de rénovation énergétique ! En effet, selon le baromètre Sofinscope réalisé par OpinionWay pour Sofinco, 80 % des personnes interrogées estiment qu’il est crucial de réduire leurs dépenses énergétiques face à l’inflation. Par ailleurs, 54 % considèrent qu’il est nécessaire d’effectuer des travaux d’écorénovation. Un autre baromètre, celui de Viavoice pour Franfinance, indique également que 60 % des propriétaires envisagent de mener à bien de tels chantiers pour leur résidence principale. Toutefois, pour rénover efficacement, il est essentiel de connaître ses besoins, or 49 % des propriétaires ne sont pas même familiarisés avec le diagnostic de performance énergétique (DPE) de leur logement.
Pour identifier les faiblesses de votre habitation, un audit énergétique peut s’avérer judicieux. Cet audit permet d’évaluer les sources de gaspillage et de proposer divers scénarios de rénovations possibles. Si vous initiez un projet de grande envergure, cette démarche sera réalisée par Mon Accompagnateur Rénov’ dans le cadre de MaPrimeRénov parcours accompagné. À titre d’information, le coût de cet audit énergétique varie entre 800 € et 1.500 € selon l’Observatoire national de la rénovation énergétique.
Estimer le budget des travaux
Le coût des travaux de rénovation énergétique dépend de divers facteurs, notamment le type de rénovations envisagées, le choix des matériaux et équipements, ainsi que l’état et la localisation de votre logement. Il est également fondamental de comparer plusieurs devis. À titre indicatif, l’enveloppe moyenne des travaux se situe autour de 18.563 €, selon une étude Ifop réalisée en septembre 2023 pour la Fédération bancaire française (FBF) auprès de plus de 5.600 propriétaires ayant effectué de tels travaux. L’isolation constitue la priorité pour 49 % des répondants, suivie par le remplacement des fenêtres (34 %) et les installations de chauffage ou de pompe à chaleur (31 %).
Les coûts spécifiques, selon le site d’informations Lesclesdelabanque.com, indiquent qu’il faut tabler entre 12 € et 85 € du m² pour l’isolation de la toiture par l’intérieur, entre 250 € et 2.000 € pour remplacer des fenêtres par du double ou triple vitrage selon le matériau, et jusqu’à 13.000 € pour l’installation d’un poêle à granulés, pose comprise. D’autres coûts peuvent être associés à la mise en place d’un chauffage central ou d’une pompe à chaleur.
Les défis du financement
Malheureusement, face à un tel coût, bon nombre de ménages hésitent à engager des travaux. Ainsi, seulement 56 % des propriétaires affirment disposer du budget suffisant pour rénover leur résidence principale. La même enquête de Sofinscope révèle que 57 % des sondés souhaiteraient réaliser des travaux sans avoir les moyens de le faire. En moyenne, l’enveloppe à disposition des Français serait de 3.351 € pour ces projets.
Les aides publiques sont un moyen de réduire ces coûts. MaPrimeRénov parcours accompagné peut financer entre 35 % et 80 % d’une rénovation importante sous certaines conditions de revenus. De plus, MaPrimeRénov par geste offre des financements pour des travaux d’isolation, de ventilation et d’équipements de chauffage. Il existe également des primes énergie attribuées sans condition de ressources par des opérateurs privés dans le cadre des certificats d’économie d’énergie. Enfin, certaines collectivités locales proposent des aides spécifiques.
Cependant, l’impact de ces subventions semble limité : 68 % des répondants au Sofinscope considèrent qu’elles sont insuffisantes, tandis que 65 % des participants à l’enquête de Franfinance jugent la procédure de demande d’aides trop complexe. Faute de pouvoir financer intégralement leurs travaux, beaucoup de ménages envisagent le recours à un crédit.